Aujourd’hui, on prend son petit vélo pour découvrir un restaurant qui a voyagé dans le temps, un bistrot de quartier à l’alsacienne dont vos parents, ou les parents de vos parents, ont déjà chuchoté le nom. Direction le quartier de La Robertsau pour ouvrir les portes longtemps restées fermées d’une institution locale appelée depuis toujours « Au Joyeux Pêcheur ».
Tout proche des calmes rives de l’Ill et de ses bras verdoyants, qui coulent aujourd’hui aux abords des institutions européennes jusqu’aux forêts de la Roberstau, trône une bâtisse ancienne.
Construite en 1898, on raconte qu’elle était autrefois un repère de pêcheurs, un lieu de rencontre où les canotiers se rendaient après des heures passées sur l’Ill à bord de leur bateau à fond plat.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Aujourd’hui, après avoir traversé les époques, la maison est toujours là, et elle raconte encore bien des histoires, notamment celle d’un débit de boisson populaire devenu restaurant.
Une brasserie d’antan réhabilitée, un restaurant qui traverse le temps sans trop changer
Au tout début du siècle dernier, et les photos d’époque l’atteste dès 1912, existait un lieu de flâneries ou les chopes de bières et les verres à pied s’entrechoquaient : un bistrot appelé Au Joyeux Pêcheur.
Connecté à Strasbourg, la grande ville, et proche des villages alentours, on s’y retrouvait pour trinquer après le boulot, pour faire circuler rumeurs et ragots.
Dans les années 70, ce bistrot, fréquenté par une clientèle d’habitué(e)s fut racheté et exploité par une certaine Betty, une dame devenue pendant de longues années l’un des visages de ce lieu qu’elle avait transformé en restaurant.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Pendant des décennies, le Joyeux Pêcheur était devenu une vraie brasserie, un repère pour les amoureux/ses de la tarte flambée, la vraie, celle qui est léchée par des flammes d’un four au feu de bois.
Aujourd’hui, ce four est toujours là, la décoration a été remise au goût du jour, mais une bonne partie de l’âme du lieu reste intacte.
Des éléments du mobilier ont été conservés, on y croise des boiseries d’époques et des plaques émaillées, mais les couleurs sombres ont disparues pour donner au lieu un peu de lumière et de gaieté.
Réouvert en novembre 2023 après de longs mois de travaux, le restaurant a retrouvé ses lettres de noblesses et imposé son sceau : un logo où un mystérieux homme sirène, une chope de bière en main, ondule ses bras au bord de l’eau.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Un restaurant qui perpétue les traditions tout en vivant avec son temps
Fini les poutres noires, les murs blancs et le sol marron. Dans une double salle de 80 couverts, on profite de la lumière du jour, et les couleurs pastel nous accompagnent midi et soir.
Mais malgré un ravalement conséquent, les habitué(e)s trouveront toujours sur place ce qu’ils ont aimé à l’époque : une ambiance, un esprit, mais surtout la plus emblématique de nos spécialités !
En effet, dans leur restaurant, Christophe Gros, Pascal Kuntzmann et leur équipe ont souhaité perpétuer la tradition de la véritable tarte flambée, notamment en continuant d’utiliser le four de madame Betty.
Une pâte maison, des produits locaux, un appareil crémeux secret issu d’une recette familiale, du lard paysan, du fromage de qualité et bien sûr un four incandescent, qui a dit qu’on ne faisait plus de bonnes tartes flambées à Strasbourg ?
Ce gage de qualité, testé et approuvé, a récemment fait entrer le Joyeux Pêcheur, dans la très honorable (et pas moins adorable) Confrérie du véritable Flammekueche. Bref, ici, la tarte flambée, c’est du très sérieux, même si elle n’est servie que le soir !
© Bastien Pietronave / Pokaa
Un resto à tartes flambées, oui, mais une brasserie, aussi !
La tarte flambée a fait le succès du Joyeux Pêcheur, mais les habitudes et les envies évoluent. Le restaurant montre donc un second visage, celui d’une brasserie plus moderne.
Tous les jours, le chef et ses acolytes proposent une cuisine diversifiée, gourmande, française et traditionnelle alsacienne.
Cordons-bleus, Wienerschnitzel, onglet de bœuf, rognons au Picon, fleischnaka, salade de pot-au-feu et mêmes poissons, que c’est bon de voir à table des plats généreux, de bonnes sauces et des viandes tendres cuites doucement (et des spaetz’ et des frites maison).
© Bastien Pietronave / Pokaa
Certaines assiettes sont modernes, d’autres carrément rustiques, et tout ça permet d’asseoir à la même table des palais aux sensibilités différentes, et c’est aussi ça qui fait un bon restaurant.
On trouve des plats que l’on croise peu ou pas du tout, les assiettes sont soignées, les tarifs des plats plutôt doux… Petit à petit ce Joyeux Pêcheur 2025 donne des arguments de plus en plus convaincants.
© Bastien Pietronave / Pokaa
À la fois restaurant de village aux accents d’époque et brasserie aux touches contemporaines, on se sent bien dans ce restaurant qui a une âme, et qui va de l’avant sans aller trop vite.
Enfin, pour finir sur une note crémeuse, on peut vous dire que l’on a trouvé là un restaurant qui va faire chavirer le coeur des amoureux/ses de la vraie tarte flambée.
Les petits et gros +
- On est sincèrement tombé amoureux des tartes flambées, il reste de l’espoir les ami(e)s !
- On aime cette ambiance de restaurant vivant qui s’anime midi et soir
- La formule entrée + plat + dessert est à 23,50 € et elle est pas mal du tout
- Frites et spaetz’ maison, encore un bon + !
- Des suggestions sont proposées chaque semaine
- Les plats que l’on a goûté lors de notre passage étaient vraiment réussis
- On espère pouvoir vous en reparler plus précisément au retour des beaux jours, mais un grand biergarten avec une tireuse extérieure a été aménagé à l’arrière du resto, et ça a de la gueule !
- On peut privatiser tout ou partie du restaurant
- On vous a déjà dit que la tarte flambée est au max ?
Au Joyeux Pêcheur
Quoi ?
Restaurant traditionnel alsacien / brasserie française
où ?
50 Route de la Wantzenau
Plus d’infos ?
Tèl : 03 88 31 00 04