Dimanche 26 octobre, Amel Bent
a
troqué les plateaux de The
Voice
pour la quiétude bucolique d’Un dimanche à la campagne. Face à
Frédéric Lopez
,
la chanteuse de 39 ans
a levé le voile sur une année aussi
éclatante qu’éprouvante. « L’année 2024 a été dingue, parce que
j’ai à la fois vécu l’année la plus douloureuse de ma
vie
et en même temps la plus belle année de ma vie »,
confie-t-elle, les yeux embués.

Alors qu’elle bouclait la
tournée triomphale de son précédent album, Amel Bent a vu sa vie
basculer brutalement avec la disparition de sa
grand-mère
, en novembre 2023. « Je sortais de scène
pour qu’on accompagne ma grand-mère dans sa fin de
vie
« , raconte-t-elle, encore émue. Ce décès,
imprévisible, a provoqué chez l’artiste une véritable onde
de choc
. « Quand elle part, c’est la
déflagration
. Je m’enferme chez moi et je passe des nuits
entières à réfléchir, à penser, à me rendre compte que je suis
peut-être à côté de la plaque. »

Un deuil, une
renaissance

Dans ce moment suspendu, Amel
Bent a compris qu’il fallait ralentir, respirer, se recentrer.
« C’est difficile quand la vie avance, que tout va vite, qu’il
se passe plein de belles choses, de dire stop. Elle nous a
forcés à faire pause
, à nous regarder. » Ces mots
sonnent comme une confession rare, celle d’une artiste souvent
solaire, parfois pudique, qui a longtemps tenu à distance
ses blessures.

En évoquant la mort de celle
qu’elle considérait comme son pilier,
l »épouse de Patrick Antonelli
révèle une
vulnérabilité
touchante. Elle s’interroge, comme si cette
perte avait ravivé une quête intérieure : « Est-ce que vous
faites les choses bien ? Est-ce que vous êtes à la hauteur ? »
Derrière la chanteuse populaire, la
mère de trois enfants
et la coach charismatique se cache une
femme en pleine introspection.

L’héritage d’une transmission

Après les funérailles
en Algérie
, Amel Bent a ressenti un besoin viscéral :
renouer avec ses racines. « Ma grand-mère était
garante de notre héritage, tout était simple pour moi jusqu’à ce
qu’elle dise qu’elle voulait être enterrée à Oran. » Ce vœu a
fait naître en elle une évidence : « Cette femme a
toujours été ma maison
. Il fallait que je puisse avoir un
double des clés. » Un geste symbolique, mais lourd de sens.

En hommage à celle qui l’a
élevée dans la douceur et la force, Amel Bent a entrepris les
démarches pour obtenir la nationalité algérienne. « Ça
m’a beaucoup apaisée
« , conclut-elle, apaisée, mais
encore fragile. Derrière la chanteuse à la voix puissante, c’est
une femme debout qui renaît de la douleur, plus enracinée que
jamais, et prête à chanter la vie, même avec les larmes aux
yeux.