Depuis vendredi matin et cette maudite sonnerie du réveil, les Toulonnais pleurent le décès du plus Grand d’entre eux. Dimanche soir au Stadium, la bande à Mignoni aura tenté de l’imiter. Péniblement, avec ses armes du soir. Avec une équipe remaniée, faite de rotations, au cœur d’une 8e journée de Top 14 presque sans saveur, et avant une double réception à Mayol.

Malheureusement, ni la fougue des premières minutes, ni l’entrée du banc, n’aura réellement permis de surnager. L’anecdotique doublé de Mathis Ferté, pour ses deux premiers essais sous ses nouvelles couleurs (53e et 64e, lire en page suivante), n’y changera rien. L’écart avec le champion en titre était trop grand. Le score abyssal de 59 à 24, comme les huit essais encaissés, ne peuvent qu’en attester. Mais ce constat reflète-t-il pour autant le tel fossé entre les deux clubs ? Non.

Premier contre assassin

Rajeuni, moins expérimenté, ce Toulon a pourtant tenté… de tenter. Face au maître du jeu toulousain, fallait-il justement le provoquer, ou l’attendre ? L’approche n’est jamais évidente à doser. Face au dilemme, les coéquipiers du remuant Mathieu Smaïli avaient fait un choix clair : l’audace. Au moins sur les premières minutes.

Mais, face à une telle équipe, la moindre erreur peut s’avérer fatale. Dimanche soir, ce jeune Toulon l’a (encore) appris à ses dépens. Et ce, dès la 6e minute, lorsqu’en volleyant par deux fois maladroitement le ballon, Marius Domon mettait en difficulté Jérémy Sinzelle, qui se faisait intercepter par Juan Cruz Mallía. Le coup aurait pu être gagnant à l’extérieur… Il n’en sera rien. Un contre assassin et 80 mètres plus loin, le RCT encaissait ses premiers points (7-0).

Un jaune, deux essais

Pour la forme, l’Argentin éteindra (déjà) définitivement les lumières varoises, seulement sept petites minutes après la reprise (31-3). Avant de tripler même la mise à la 62e minute, faisant totalement exploser le RCT (45-3).

Mais le match s’est joué bien plus tôt, hier soir. Quand sur sa troisième faute, ce coup-ci pour antijeu, Swan Rebbadj écope d’un carton jaune (28e). Déjà dominé dans le jeu courant, Toulon vacille immédiatement. En supériorité numérique, Toulouse décide d’aller en touche. Un choix gagnant. Marchand plante une première banderille (17-3, 30e) avant de voir Romain Ntamack déjà décrocher ce Toulon-là (24-3, 38e), réduit à quatorze.

Deux réceptions vitales

Jamais les hommes de Pierre Mignoni ne s’en remettront. Et leur indiscipline chronique, symbolisée par les deux autres cartons jaunes de Ma’a Nonu (62e) et Joé Quere-Karaba (73e), n’a rien arrangé.

Au Stadium, les coéquipiers de Charles Ollivon n’ont tout simplement pas été invités. Et après le cinglant 57-5 de la saison dernière, ils repartent une nouvelle fois avec les valises pleines, 59-24. Difficile de construire sur cette gifle. Même si, au fond, l’essentiel est sûrement ailleurs. Les deux prochaines réceptions de Lyon et La Rochelle s’annoncent vitales pour s’installer, avant la trêve, dans le bon wagon. Essayons de garder ça en tête, ce lundi matin.