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Fabien Binacchi

Publié le

27 oct. 2025 à 12h25

C’est un bras de fer que cette « entreprise familiale » retente régulièrement. Comme en 2023, en 2024, et même déjà en février de cette année, le cirque Benzini s’est à nouveau installé à Marseille sans l’autorisation de la municipalité, qui lui reproche d’exploiter des animaux. Le tribunal administratif a été saisi pour obtenir son expulsion du parking de la piscine municipale Bonneveine (8e), où le chapiteau est dressé depuis le 18 octobre.

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« Si on reste sans travailler, comment on fait ? »

Mickaël Reynold sait bien qu’il n’a pas le droit d’être là : « Mais si on reste sans travailler, comment on fait ? », demande-t-il. Le patron du cirque Benzini, qu’il fait tourner « en famille », avec femme et enfants, s’est à nouveau installé à Marseille sans droit, ni titre.

Ses demandes en bonne et due forme sont restées lettres mortes, assure-t-il à actu Marseille. « Ça fait depuis le mois de février qu’on envoie des mails. On a encore relancé au mois de juillet. Je n’ai eu aucune réponse. Jamais », explique-t-il.

Après avoir envoyé sa police municipale sans succès, dès le 19 octobre, la mairie de la deuxième ville de France a demandé à la justice de s’en mêler. Une audience, initialement programmée ce lundi 27 octobre devant le tribunal administratif de Marseille, est reportée à mercredi. Elle vise à obtenir l’expulsion du cirque, sous astreinte de 500 euros par jour.

Des animaux « domestiques » et « en parfaite santé »

Depuis son arrivée aux affaires en 2020, la mairie de Benoît Payan (DVG) s’oppose à la venue sur son territoire de cirques mettant en scène des animaux sauvages. Ce qui n’est pas le cas de celui de Mickaël Reynold, défend-il. « Nous avons des dromadaires, des chameaux, des lamas et des chevaux. Ce sont des animaux domestiques. »

L’an dernier, en septembre, One Voice avait épinglé le cirque Benzini, à l’occasion d’une de ses précédentes venues à Marseille. L’association avait dénoncé les conditions de vie d’un chameau filmé en train de « tourner incessamment en rond dans une cage de quelques mètres carrés en bord de route ». Fin 2023, un dromadaire qui s’était échappé du chapiteau de Mickaël Reynold avait été récupéré une heure plus tard dans les quartiers Nord.

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Le gérant balaye toute accusation de maltraitance. « Nous avons une petite dizaine d’animaux. Tous en parfaite santé, très beaux et très gentils », appuie-t-il.

La mairie réclame des cirques « 100 % humains »

De nombreuses communes s’appuient sur la loi de 2021, qui interdira « l’utilisation d’animaux sauvages dans les établissements itinérants à partir du 1er décembre 2028 », pour refuser ces cirques sur leur territoire. Mickaël Reynold martèle qu’il n’est pas concerné puisque les siens sont « domestiques ».

Je passe pour le mauvais bougre parce que je suis là sans autorisation. Mais, nous, on demande juste à pouvoir travailler. Comme tout le monde.

Mickaël Reynold

La mairie de Marseille, elle, milite pour qu’il n’y ait pas d’animaux du tout. Auprès de France 3, Christine Juste, l’adjointe écologiste en charge notamment de la biodiversité terrestre, réclame que « l’État accompagne davantage ces cirques pour les aider à faire une transition, ce que d’autres ont déjà fait, avec des [spectacles] 100 % humains ».

En attendant les conclusions du tribunal administratif, Mickaël Reynold et sa famille ont prévu de rester à Marseille jusqu’au 9 novembre 2025.

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