Par Mamy Yves
Ratsimbazafy
– Publié le 27 Oct 2025 à 12:22 – Modifié le
27 Oct 2025 à
12:22

Figure incontournable du service
public depuis 17 ans, Laurent Delahousse a confié sur France 5
qu’il se faisait violence depuis quinze ans pour préserver la
neutralité du 20 heures.

Poids lourd du journalisme télévisé, Laurent Delahousse
continue, après dix-sept ans de présence sur France Télévisions,
d’incarner la rigueur et
la constance du service public
. À la tête du journal du
week-end et de l’émission « 20h30 le dimanche », le
journaliste s’impose en  effet comme une valeur sûre, tant
pour les téléspectateurs que pour sa direction. Pourtant, derrière
cette apparente sérénité, l’homme cache un dilemme professionnel :
celui de devoir constamment freiner ses élans personnels pour
préserver la neutralité absolue exigée par son poste.

La retenue comme marque de fabriquedeLaurent
Delahousse

C’est ainsi sur le plateau de « C à Vous », diffusé vendredi
soir sur France 5, que le journaliste originaire de Croix, dans le
Nord, s’est confié avec franchise. Pour lui, le journal de 20
heures reste un « rendez-vous sacré » pour les Français.
Un espace de responsabilité et d’équilibre dans un paysage
médiatique où le journalisme d’opinion s’impose de plus en plus : «
On est rentrés dans un journalisme d’opinion aujourd’hui. Sur
les plateaux, des gens donnent leur avis sur tout. Nous, on se doit
d’être en retenue ».

Quinze ans de retenue
volontaire

Cette discipline, Laurent Delahousse l’assume en tout cas
pleinement, même si elle lui pèse. « Ça fait quinze ans que je
me retiens » confie-t-il ainsi en évoquant cette impossibilité
de livrer ses opinions personnelles sur les grands sujets de
société. Une contrainte qu’il qualifie sans détour de « handicap »,
non pas par frustration, mais parce qu’elle va à l’encontre de
l’instinct naturel du journaliste : celui d’analyser, de commenter,
parfois de s’engager.

Fidèle à sa mission
d’équilibre

Laurent Delahousse n’est pas du genre à trahir cette exigence
d’impartialité. À l’inverse de Jean-Pierre Pernaut, qui assumait
volontiers ses prises de position, le présentateur du week-end sur
France 2 s’en tient strictement à la neutralité, même si le
contexte médiatique actuel pousse à plus de personnalisation. «
C’est aujourd’hui compliqué d’exercer un métier qui est celui
de journaliste, mais de ne pas pouvoir parfois exprimer ses
opinions » reconnaît-il.

La rigueur avant tout

Malgré cette tension intérieure, Laurent Delahousse garde toutefois le cap.
Professionnel jusqu’au bout, il continue de livrer, chaque
week-end, un journal mesuré et équilibré. Et c’est peut-être là,
dans cette retenue maîtrisée, que réside sa véritable force : celle
d’un journaliste qui, depuis dix-sept ans, préfère la rigueur à la
tentation du verbe.