Par

Emilie Dudon-Fournier

Publié le

27 oct. 2025 à 12h11

Un contraste assourdissant : alors que les joueurs de l’Usap avaient débarqué à Sapiac sous les encouragements retentissants du millier de supporters venus les soutenir, la voix feutrée d’un Tommaso Allan liquéfié en conférence presse après le match parlait d’un désarroi palpable jusque dans son souffle.

Comme si cette 8e défaite consécutive avait aspiré toute son énergie. Perpignan réalise le plus mauvais début de championnat de l’histoire du Top 14 et semble s’enfoncer chaque week-end un peu plus.

L’arrière italien, pourtant, ne donnait pas dans la langue de bois devant la presse : « On s’est parlé après le match, dans le vestiaire. On sait tous la situation d’urgence qu’il y a. C’est dur à expliquer », lâchait-il en réponse à la première question, épaules basses, regard dans le vague, presque touchant de tristesse et de dépit.

« On a fait des choses stupides durant le match. Il faut qu’on règle ça parce qu’on ne peut pas faire tous les matchs comme ça. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Aujourd’hui, c’était la discipline. On était nuls. On parlait avec l’arbitre, on enchaînait des fautes… »

Perpignan : Labit pour remplacer Franck Azéma ?

En cause notamment, ces 3 cartons jaunes rédhibitoires pour quiconque souhaite gagner un match de Top 14, quand bien même les Perpignanais ont bataillé pour le match nul jusqu’à la dernière seconde. Tellement insuffisant, ainsi qu’en témoignaient les drapeaux jetés sur la pelouse par les supporters à la fin du match. « On a senti leur frustration, c’est normal », reprenait Tommaso Allan. « Il faut qu’on assume, qu’on s’améliore. »

Comment Perpignan peut-il se relever ? Quels leviers actionner qui ne l’ont pas été avec, notamment, le départ de David Marty et Gérald Bastide ? Dans quelles dispositions entamer cette nouvelle semaine de travail, qui mènera au déplacement à Pau samedi, pour prétendre envisager autre chose qu’un 9e revers ?

Le manager Franck Azéma n’avait pas la réponse samedi soir : « Si je l’avais, ça ferait longtemps que je l’aurais appliquée… Pour l’instant, j’ai besoin de garder le vestiaire fort. C’est important, c’est la base de chaque équipe. » Depuis ces déclarations, des échanges ont eu lieu entre le technicien et la direction du club dimanche, ce dernier ayant proposé de mettre un terme à sa mission pourtant contractualisée jusqu’à juin 2028.

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L'arrière perpignanais Tommaso Allan était dépité en conférence de presse après la rencontre.
L’arrière perpignanais Tommaso Allan était dépité en conférence de presse après la rencontre. (©Icon Sport)

Le vestiaire reste soudé malgré ces circonstances, assurait Tommaso Allan après le match : « On ne vit pas mal. Bien sûr, chaque lundi, on se retrouve après une défaite, ce n’est pas facile. Mais je pense qu’ensemble, on est bien. Il n’y a pas de mauvais mecs. »

Reste que « ce n’est pas facile d’enchaîner chaque lundi après avoir fait des matchs comme ça.. On a déjà parlé mais il faut être encore plus honnêtes entre nous […] On n’est pas au niveau en ce moment, individuellement et collectivement. Il faut qu’on bosse mieux, que chacun se regarde dans le miroir et réfléchisse à ce qu’il peut faire de mieux pour aider l’équipe. »

« On n’est pas au niveau en ce moment, individuellement et collectivement. Il faut qu’on bosse mieux, que chacun se regarde dans le miroir et réfléchisse à ce qu’il peut faire de mieux pour aider l’équipe. »

Tommaso Allan
Arrière de Perpignan

Pour la direction, l’heure n’est plus à réfléchir mais à agir. En ce début de semaine, tout le monde attend donc de savoir qui va remplacer Franck Azéma à la tête du club. Selon Midi Olympique ce jour, c’est l’ancien coach de Montauban, de Castres, du Racing 92 et des Bleus Laurent Labit qui est pressenti.

18 points de retard sur le premier non-relégable

Les supporters, dont l’attitude à Sapiac a été saluée par Montauban dans un tweet dimanche, attendent de pied ferme. Ils ont d’ores et déjà décidé de solliciter un rendez-vous avec la direction, certains joueurs et de ne pas faire de haie d’honneur au prochain match. Certains parlaient de même de ne plus venir au stade.

« Comme toujours, on ne va pas lâcher », assurait aux journalistes Tommaso Allan, comme pour se donner du courage. Avec déjà 7 points de retard sur le 13e et 18e sur le 12e, il en faudra pour tout le monde à Perpignan cette saison.

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