victime d’homophobie dans un bus du Réseau Astuce en panne, il ouvre une pétition en ligne

Par

Emilien Jacques

Publié le

27 oct. 2025 à 17h05

C’est un évènement qui a marqué Alexandre Brebion, et il tient à le faire savoir. À l’été 2025, cet habitant d’Elbeuf (Seine-Maritime) a vécu une pénible expérience dans un bus de la ligne F. Panne de plus d’une demi-heure, climatisation hors-service et insultes homophobes l’ont poussé à demander des comptes à la régie des Transports de l’Agglomération Elbeuvienne (TAE), qui n’assure pas une sécurité optimale de ses voyageurs, selon lui. Explications.

30 minutes enfermé en plein soleil

Le 9 août dernier, Alexandre Brebion effectue un trajet dont il a l’habitude sur la ligne F, qui joint Saint-Pierre-lès-Elbeuf à Oissel. Entre les arrêts Les Peintres et Renault, en face de la jardinerie Desjardins, le bus dans lequel il se trouve tombe en panne.

L’homme de 26 ans et la trentaine de voyageurs présents sont tenus de rester à l’intérieur du véhicule. Alors que la température extérieure dépasse les 30 degrés, il constate qu’aucune fenêtre du bus n’est ouvrable et que la climatisation ne fonctionne pas.

Le bus était plein et on nous a empêchés de sortir, c’était un enfer.

Alexandre Brebion.

Il rapporte une longue attente, sans que les passagers ne soient informés de l’évolution de la situation. « Nous sommes restés plus de 30 minutes enfermés, le chauffeur ne nous a rien dit, rapporte-t-il. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas de fenêtres d’ouvertes, et même pas un peu d’air. Niveau sécurité, c’est moyen. » Mais ses déboires ne vont pas s’arrêter là.

Insultes homophobes

Durant cette immobilisation de plusieurs minutes, Alexandre Brebion assure avoir été victime de propos homophobes de la part d’autres passagers. Il s’étonne de l’indifférence dont a fait part le chauffeur qui, selon lui, « a forcément entendu les insultes » qui ont été proférés à proximité de sa cabine. « Il n’y a eu aucune réaction de sa part », s’indigne-t-il.

Cliquez ici pour visualiser le contenu

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

Suite à cet incident, Alexandre Brebion s’interroge sur la politique de gestion des pannes appliquée par les TAE, l’antenne locale du Réseau Astuce, et sur les mesures prises par la société pour « lutter contre les discriminations au sein de ses services ».

Des problèmes de climatisation durant l’été

Contacté par notre rédaction, le service client de la régie des TAE a tenu à clarifier la situation concernant la chaleur excessive survenue dans le bus ce jour-là. La société concède avoir eu « une gestion de la climatisation compliquée durant l’été ».

En effet, « plusieurs clients nous ont fait part de problèmes cet été, des interventions ont été nécessaires », explique les TAE, qui tiennent à souligner que « tous les véhicules sont équipés de climatisation ».

« Malgré cela, la température d’un véhicule reste difficile à gérer, avec l’ouverture régulière des portes qui laissent entrer la chaleur », justifie la société.

Une gestion de panne classique

La demande faite aux voyageurs de rester à l’intérieur du bus durant son immobilisation forcée en attendant l’arrivée d’un véhicule de dépannage a fortement étonné Alexandre Brebion. Pourtant, il s’agissait bien là de consignes classiques lors de ce genre de situation.

Lorsque le véhicule se trouve arrêté dans un lieu qui ne permet pas de mettre en sécurité les clients, la consigne est de garder les usagers à l’intérieur du bus pour éviter toute mise en danger.

Transports de l’Agglomération Elbeuvienne.

L’accotement en herbe au bord duquel se trouvait le bus immobilisé a justifié cette mesure selon la société, qui assure cependant que « si un usager demande à sortir, il y est bien sûr autorisé ».