Le président du Cameroun, Paul Biya, dans un bureau de vote lors de l’élection présidentielle, à Yaoundé, le 12 octobre 2025. ZOHRA BENSEMRA/REUTERS
Le président sortant, Paul Biya, 92 ans, a remporté l’élection présidentielle au Cameroun, a proclamé lundi 27 octobre le Conseil constitutionnel. Elu pour la première fois en 1984 à la tête du pays, il s’agit de son huitième mandat. Paul Biya a obtenu 53,66 % des voix contre Issa Tchiroma Bakary, qui a obtenu 35,19 % des suffrages, selon l’institution.
Ce dernier qui revendique sa victoire – affirmant avoir obtenu 54,8 % des suffrages, contre 31,3 % pour Paul Biya – a dénoncé lundi une « mascarade ». « Nous avons gagné de manière indubitable », a-t-il déclaré lundi par téléphone auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Issa Tchiroma Bakary a, par ailleurs, fait état de « deux morts » parmi les manifestants regroupés autour de son domicile de Garoua, dans le nord du Cameroun. « Une dizaine de snipers » sont postés sur les toits, a-t-il affirmé à l’AFP. Un journaliste de l’AFP présent sur place a vu un homme se faire tirer dessus mais l’agence n’a pas pu confirmer sa mort.
Les résultats de la présidentielle ont été annoncés quinze jours après le scrutin, comme prévu par le code électoral, après l’examen de recours que le Conseil constitutionnel a tous rejetés.
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Violences meurtrières
A la veille de l’annonce de ces résultats, des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants de l’opposition, soutenant Issa Tchiroma Bakary, ont fait quatre morts dimanche. Les sympathisants d’Issa Tchiroma Bakary sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays par centaines après un appel à manifester pacifiquement du candidat, qui revendiquait la victoire à la présidentielle.
« Le peuple camerounais, dans son immense majorité, n’acceptera jamais la validation par le Conseil constitutionnel de la falsification et du bourrage des urnes », avait menacé Issa Tchiroma Bakary dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé lundi l’ouverture d’enquêtes après des informations sur des violences en lien avec le scrutin. « Depuis [dimanche], nous recevons des informations choquantes faisant état de personnes tuées, blessées ou arrêtées lors de manifestations liées à l’annonce [lundi] des résultats de l’élection présidentielle. Nous appelons à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences. »
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Deux présidents de partis d’opposition interpellés vendredi
Lors d’un point presse samedi, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait accusé les appels à manifester de créer « incontestablement les conditions d’une crise sécuritaire et [de] participer à la mise en œuvre d’un projet insurrectionnel ».
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Deux présidents de partis, membres d’une coalition qui a soutenu la candidature d’Issa Tchiroma, Djeukam Tchameni, président du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance au Cameroun (MDI), et Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance du Cameroun (Manidem), ont été interpellés vendredi.
Après la revendication de la victoire par le candidat Tchiroma deux jours après le vote, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti de Paul Biya, avait alors dénoncé dans un communiqué « un grotesque canular » et une « forfaiture inadmissible dans un Etat de droit », disant attendre « sereinement les résultats officiels ».
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