Le syndicat indique avoir été pris à partie samedi soir. Après une conférence, des participants sont allés déposer des bougies en mémoire de la jeune fille tuée en 2022. La soirée a dégénéré.

La vidéo cumule plus de 500.000 vues sur X. Dans la pénombre, des personnes encagoulées munies de fumigènes font face à des jeunes hommes alignés qui ripostent. «Alors que nous rendions à Nantes  un ultime hommage à Lola , des antifas sont venus nous attaquer et piétiner son portrait», a écrit sur son compte La Cocarde étudiante, sous l’extrait vidéo diffusé dimanche soir. Le syndicat étudiant qui se décrit comme celui «du camp national» dénonce une attaque de militants d’extrême gauche dans la soirée de samedi. Et précise qu’un portrait de la jeune fille violée et tuée en 2022 a été détruit.

L’affrontement entre les deux camps a duré moins de cinq minutes. La police n’est pas intervenue mais, selon nos informations, une membre de La Cocarde a porté plainte pour le vol de son porte-monnaie et des coups de pied reçus. «Il n’y a pas eu de gros blessés, quelques égratignures, on a été extrêmement chanceux», indique au Figaro Guillaume, un coordinateur du syndicat de la droite patriote, présent samedi. La soirée a débuté par une conférence de François Bousquet, venu parler de son récent ouvrage Le racisme antiblanc : L’enquête interdite (Ed. La Nouvelle Librairie). Une fois l’intervention terminée, le groupe a décidé d’aller rendre un hommage à Lola.


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Bouteilles de verre et lacrymogènes

À côté de la cathédrale de Nantes, une quinzaine de militants sont venus déposer une fleur, quelques bougies, et un cadre. Les plus croyants ont fait une prière. C’est à ce moment qu’ils auraient été reconnus par des antifas, venus s’en prendre à eux. «Rapidement, ils nous ont courus après, dans la rue de la cathédrale menant vers le château. On a été obligé de faire face, ils étaient plus nombreux. Nous étions une douzaine, eux une trentaine», raconte le militant présent. Selon lui, la conférence tenue dans un lieu secret pour éviter toute intrusion avait éveillé l’attention des antifas qui rôdaient dans les environs.

Dans une vidéo un peu plus longue qu’a pu consulter Le Figaro, les militants de la Cocarde font face à des jets de bouteilles de verre et de gaz lacrymogène. «C’est des malades les antifas (sic)», s’indigne l’auteur de la vidéo, prénommée sur X «Loreine Les Asiatiques à Droite». Cette dernière accompagnait le conférencier lors de son intervention. «La plupart des agressions sont sans image. Loreine a eu la présence d’esprit de filmer la scène», observe François Bousquet. Sollicité par Le Figaro, l’écrivain-journaliste relate la même scène que celle décrite par le syndicat. «Ils étaient équipés de fumigènes, de lacrymogènes, masqués, et nous ont pris en chasse», rapporte-t-il, pas vraiment surpris.

En province, on ne peut pas organiser une conférence en donnant un lieu car les antifas débarquent

François Bousquet, auteur de l’ouvrage «Le racisme antiblanc : L’enquête interdite»

«Ça ne m’étonne absolument pas. En province, on ne peut pas organiser une conférence en donnant un lieu car les antifas débarquent», regrette le rédacteur en chef de la revue Éléments, qui se souvient avoir été pris à partie à Béziers, en 2020, par des militants antifascistes venus perturber l’une de ses interventions. Il dénonce «une milice qui a privatisé un espace public, animée par un sentiment d’impunité, qui la pousse à introduire un rapport de force permanent sous forme d’intimidation verbale et physique des gens qui ne partagent pas leur vision du monde».

Vendredi dernier, la meurtrière de Lola a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la peine la plus élevée prévue par le Code pénal français. Lors de ce procès, le sujet de la récupération politique a resurgi, face à une accusée qui se trouvait sous OQTF au moment du meurtre. Dans une interview publiée lundi dans nos colonnes, la mère de Lola confie avoir trouvé «déplacée la récupération qu’il y a eue sur le dos de [s]a fille. Ils n’ont pas forcément parlé méchamment mais on a senti que tout le monde essayait de récupérer, que ce soit la droite ou la gauche». De son côté, le coordinateur de La Cocarde étudiante évoque un hommage «qui n’était pas prévu, ni communiqué. J’ai dit à titre individuel que je voulais faire ça car ça nous a marqués». Alors que des échauffourées éclatent parfois dans le centre entre groupuscules, ce dernier nie toute provocation. «La provocation, de base, aurait peut-être été la conférence mais dans ce cas, la provocation c’est d’exister», se défend-il.