1Une visite médicale pour revalider son permis de conduire
Au lieu de ne concerner que les automobilistes âgés, les eurodéputés ont étendu la mesure à tous les conducteurs, au titre de l’équité, afin d’éviter une stigmatisation des séniors. Tous les quinze ans (dix ans, lorsque le permis de conduire sert de pièce d’identité), il faudra passer devant un médecin qui vérifiera la vue et les principaux paramètres médicaux (traitements médicaux, maladies cardiovasculaires, addictions…).
2Une autoévaluation possible
Chaque État membre sera invité à appliquer cette directive avec quelques adaptations éventuelles. À savoir la possibilité de remplacer cette visite médicale par un questionnaire d’autoévaluation établi sur l’honneur. Les pays de l’UE peuvent choisir de remplacer la visite médicale pour les conducteurs de voitures ou de motos par des formulaires d’autoévaluation ou d’autres systèmes d’évaluation conçus au niveau national. Pour les conducteurs de plus de 65 ans, la fréquence de vérifications médicales et des stages de remises à niveau pourraient être proposés tous les cinq ans, dans l’optique de faire diminuer le nombre de victimes (près 20 000 par an) sur les routes de l’Union européenne.
3Quels moyens pour assurer ces visites ?
Mais qui pour assurer ces visites et prendre en charge ces nouvelles dépenses pour les usagers ? Pour le médecin Jacques Boudier, de Saint-Brieuc, qui a, pendant trente ans, assuré ces visites médicales pour le permis de conduire, « il faudra trouver suffisamment de médecins pour faire face à ce nouvel afflux de conducteurs à examiner ». Après une annulation de leur permis, les automobilistes ont déjà des difficultés à trouver un médecin agréé dans leur département. « Il faudra compter sur un grand nombre de médecins volontaires qui voudront bien aller se former quatre jours ». Tout en diminuant les délais de prise en charge en ophtalmologie si possible.
4Tous les cinq ans pour les conducteurs de camion et autobus
Pour les conducteurs de camions et d’autobus, la validation du permis pourrait intervenir tous les cinq ans. Les eurodéputés vont même jusqu’à demander que les jeunes de 17 ans ayant décroché un permis de conduire automobile (catégorie B) soient accompagnés d’un conducteur expérimenté jusqu’à leurs 18 ans.
Cette révision de la réglementation européenne en matière de permis de conduire fait partie d’un train de mesures sur la sécurité routière présenté par la Commission, en mars 2023. Les pays de l’UE disposeront de trois ans pour transposer ces nouvelles dispositions dans le droit national et d’une année supplémentaire pour préparer leur application.