Selon des sources proches du dossier, les mélenchonistes ont explicitement demandé à l’administration pénitentiaire de visiter le quartier d’isolement et d’y échanger avec l’ancien président et les policiers qui assurent sa sécurité.

«C’était du voyeurisme», n’en revient toujours pas un témoin de la scène. Deux députés de La France insoumise ont fait valoir leur droit de visite pour se rendre ce lundi à la prison parisienne de la Santé, où l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, est incarcéré depuis la semaine dernière. Il s’agit des mélenchonistes Ugo Bernalicis (Nord) et Danièle Obono (Paris), tous deux élus à l’Assemblée nationale depuis 2017 sous l’étiquette LFI. Selon Le JDD, qui a révélé l’information, les parlementaires étaient venus accompagnés de journalistes du Monde et de Politis.

«Cette visite avait pour objectif de s’intéresser au contrôle des conditions de détention des personnes incarcérées, ainsi qu’aux différentes unités de la prison (quartiers de détention ordinaire, quartiers de soin et quartiers de détention provisoire)», explique-t-on dans l’entourage des intéressés, sans faire mention de la présence de l’ancien chef de l’État dans la maison d’arrêt. Reste que, de sources concordantes, les Insoumis ont explicitement demandé à l’administration pénitentiaire de visiter le quartier d’isolement, et d’y échanger avec Nicolas Sarkozy et les deux policiers qui assurent sa sécurité.


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Visites décalées

Face à cette nouvelle, la collaboratrice historique de l’ex-chef de l’État, Véronique Waché, a fait part de sa «nausée» sur le réseau social X (ex-Twitter). Quant aux deux élus de la gauche radicale, ils se sont indignés dans un communiqué de ne pas avoir pu visiter le quartier d’isolement avec leur téléphone et accompagnés des journalistes. «De manière inattendue et contraire à l’article 719 du code de procédure pénale, les député.es ont vu leur droit de visite illégalement restreint», est-il écrit à ce propos. «Le tribunal administratif de Paris a été saisi sur ce point en référé», ajoute le communiqué.

Le droit de visite est une prérogative des parlementaires prévue par le Code de procédure pénale. Il permet à n’importe quel député ou sénateur de se rendre dans un établissement pénitentiaire sans avoir à prévenir l’administration pour contrôler les conditions de détention. Cet épisode a toutefois entraîné le report des visites des avocats et de la famille de Nicolas Sarkozy, prévues ce lundi.