Un jeune homme a été interpellé jeudi en début d’après-midi après s’en être pris à des lycéens. Une élève de seconde est décédée dans l’attaque qui a fait deux autres blessés. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est attendu sur place.

Un important dispositif policier a été mis en place jeudi 24 avril, à Nantes (Loire-Atlantique), en début d’après-midi, autour du groupe scolaire privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, où une agression au couteau aurait fait au moins deux blessés. L’une des victimes, une élève de seconde, est décédée des suites de ses blessures, a pu confirmer Le Figaro. Une seconde victime, un jeune homme, aurait été gravement blessé au cou, au niveau de la carotide. Il a été transporté dans un état préoccupant au CHU de Nantes.

L’attaque se serait déroulée au moment de la pause de midi, selon les premières informations disponibles. Un suspect a été interpellé à l’arrivée des forces de l’ordre. Ce mis en cause serait un autre élève du groupe scolaire, relayent plusieurs sources policières au Figaro. En année de seconde au lycée, le jeune homme aurait fait irruption dans une salle de classe dans des circonstances encore mal comprises.

Les élèves évacués

Au moment de son interpellation, l’auteur des coups de couteau aurait demandé aux policiers de lui tirer une balle dans la tête, dans une démarche suicidaire. Le jeune homme devrait faire l’objet d’une expertise psychologique. Confinés dans le gymnase de l’établissement au moment de l’attaque, les élèves du groupe scolaire ont pu être évacués dans la foulée, à la seule exception des témoins de l’attaque, qui devaient être entendus sur place par les enquêteurs.

Le suspect âgé de 15 ans, habiterait chez sa mère, à Saint-Herblain, dans la banlieue ouest de Nantes. D’après les premiers éléments de l’enquête, l’adolescent, au profil fragile voire dépressif, aurait visé une fille avec laquelle il avait eu une histoire amoureuse, en blessant d’autres personnes en repartant. Il a pu être maîtrisé par le corps enseignant. À cette heure, son geste ne semble pas avoir eu de portée politique. Selon les étudiants et parents d’élèves croisés aux abords de l’établissement, le jeune homme aurait envoyé un document de 13 pages par mail, à 12h15, à l’ensemble du groupe scolaire.

Un élève de 3e qui a côtoyé le mis en cause le décrit pour Le Figaro comme un garçon «réservé» et «pas normal». «Il partageait des idées bizarres, des idées nazies», évoque-t-il. Une mère de famille, dont la fille se trouvait dans la classe au moment de l’attaque, patientait encore aux abords de l’établissement, un peu avant 15h30. «Je ne sais pas si elle a pu sortir encore, elle va peut-être devoir aller témoigner. Normalement elle va bien. En tant que parent, c’est un stress pas possible, j’ai envie de dénoncer ceux qui ne font pas leur travail, qui font qu’un jeune sorte une lame pour un oui ou pour un non», a-t-elle confié.

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a fait le déplacement aux abords de l’établissement scolaire, avant d’annoncer qu’il tiendra une conférence de presse ultérieurement. Le magistrat a été aperçu aux côtés du premier adjoint de la ville de Nantes en charge de la sécurité, Bassem Asseh. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, sont attendus sur place dans l’après-midi. Situé dans le quartier de Doulon, dans l’est de la cité des ducs, le groupe scolaire Notre-Dame-de-Toutes-Aides est composé de deux écoles primaires, d’un collège ainsi que d’un lycée.