Il fallait y penser. Pierre-Louis Denis est parti d’une idée simple pour assouvir la curiosité de milliers d’explorateurs. Disposant d’un peu de temps libre entre deux contrats, ce Nancéien généreux et partageur a créé la première carte interactive regroupant l’ensemble des sites patrimoniaux français. Il n’a pas cherché à inventer le mouton à cinq pattes. Mais un site internet, intitulé sans chichi « Le Plan du patrimoine » , où les 44 000 monuments historiques français sont visibles d’un coup d’œil. Un travail d’indexation digne d’un moine copiste.

D’autant que le jeune homme de 27 ans ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Dans ses pérégrinations, il a aussi recensé les « Architectures contemporaines remarquables », les « Maisons des Illustres », les lieux labellisés Patrimoine européen, les « Jardins remarquables », les parcs régionaux et nationaux, les sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, les Géoparcs mondiaux et toutes les pistes cyclables. Il est allé puiser ses informations dans les fichiers des différents labels nationaux, européens et internationaux.

Qui connaît le « Patrimoine européen » ?

On découvre ainsi le label « Patrimoine européen » de l’Union européenne, dont fait partie en région Grand Est la maison Robert-Schuman. Mais aussi l’ancien camp de concentration de Natzweiler. Ou les Géoparcs mondiaux de l’Unesco, comme celui du Beaujolais ou des Monts d’Ardèche. Ou, encore, que Nancy est la quatrième ville de France la plus riche en monuments historiques (268) , loin devant Metz (113) et sa 19 e place.

Pierre-Louis Denis est lui-même curieux de ce qui l’entoure. Constatant que les données sont éparpillées et, souvent, difficiles à dénicher, même avec les nouveaux outils digitaux, il décide de les réunir. S’ensuit une véritable prospection de chasseur de trésors.

Les fichiers ne se trouvent pas tous au même endroit et pas toujours dans des formats réutilisables. Il y a passé des heures. « Le plus long a été de rassembler toutes les données et de les remettre un peu à jour, explique Pierre-Louis. Il existe des listes, mais qui ne sont pas toujours à jour ou ne sont pas justes. Par exemple, les jardins remarquables, il y en a à peu près 500 et, en fait, 90 % sont mal placés. Donc, j’ai dû les reprendre entièrement à la main. » Pareil pour les 235 maisons des Illustres qui ne se trouvaient pas toujours à l’adresse indiquée.

Le voyage au bout de la rue

Quatre mois plus tard, une plateforme gratuite, d’une facilité d’emploi enfantine. Une carte, un moteur de recherche pour se localiser et des onglets pour filtrer de ce qu’on souhaite visualiser. Le design est sans fioriture, mais bougrement efficace. L’intérêt réside dans l’étendue des informations collectées. Pour chaque point sur la carte, une fiche de renseignement avec, parfois, une ou plusieurs photos, l’adresse précise et le lien internet vers le site source.

Pour compléter le tout, Pierre-Louis a chargé les véloroutes. Il aurait aimé leur agréger les sentiers de randonnée. Mais les tracés sont détenus pas la Fédération française de randonnée (FFR). Une prochaine étape peut-être qui viendra, si le succès est au rendez-vous, avec l’application pour smartphone. En attendant, « Le Plan du patrimoine » permet de déambuler d’un lieu à l’autre, en dessinant soi-même ses parcours. Le voyage au bout de la rue.

Pour découvrir le patrimoine du Grand Est, rendez-vous sur le site « Le Plan du patrimoine »