Les nouvelles ne sont pas rassurantes pour l’équipe de France de Coupe Davis à Paris La Défense Arena, et Paul-Henri Mathieu, le capitaine, passe autant de temps à consulter le doc des Bleus qu’à superviser les matches sur le court. Quid de Benjamin Bonzi, forfait pour cause de blessure à la jambe gauche ? Quid d’Ugo Humbert, finalement forfait lundi, lui qui avait déjà abandonné à Bâle, après sa rechute au dos, qui transfère des douleurs aux muscles fessiers ? La mort dans l’âme, le Messin (27 ans, 22e mondial) n’était pas en mesure de défendre sa place de finaliste obtenue l’an dernier à Bercy dans cette nouvelle enceinte indoor XXL qui aurait sans doute tout autant convenu à son jeu que l’ancienne place forte du Masters 1000 parisien.
« Les dernières semaines sont très positives, disait son entraîneur Jérémy Chardy, qui devrait sans doute continuer l’an prochain. Ugo a super bien bossé. C’est vraiment dommage pour le dos car je pense qu’il aurait fini très fort. » Si le Français ne participera sûrement pas la semaine prochaine au tournoi dans son antre à Metz, sera-t-il d’aplomb pour la phase finale de Coupe Davis à Bologne (18-23 novembre) ? Humbert va attendre le verdict médical. S’il avait joué ces dernières semaines sous infiltrations, il ne serait pas forcément raisonnable de prolonger la saison en forçant sur une blessure, pour remettre en cause la préparation de l’année 2026. Lundi, la tendance n’était pas forcément celle d’un voyage en Italie.
Moutet sur sa lancée d’Osijek ?
Privé d’un joueur qui n’a jamais déçu dans la compétition et qui avait retrouvé tout son allant, Paul-Henri Mathieu a des solutions de rechange en simple. Giovanni Mpetshi-Perricard (22 ans, 56) apprécie l’indoor et reste une menace pour toute sorte d’adversaires.
Corentin Moutet (26 ans, 32e) a magnifiquement inauguré sa première sélection en septembre, à Osijek, en apportant ses deux points face aux Croates Dino Prizmic et Marin Cilic, maîtrisant l’événement. Et il empile ces dernières semaines des matches très accomplis (avec notamment une récente finale à Almaty face à Daniil Medvedev). « J’ai beaucoup enchaîné : Chine, Kazakhstan, Vienne, j’ai pris beaucoup de décalages horaires, joué beaucoup de matches récemment, donc je prends vraiment jour après jour en fin d’année, disait-il lundi. Tous les joueurs sont fatigués, moi aussi. Pour le moment, je ne peux pas dire que la Coupe Davis est un objectif. Ça le sera si je suis dans l’équipe. Si je n’y suis pas, je les supporterai derrière ma télé, je les pousserai et je serai content. On est plein de bons joueurs, donc pour moi, à aucun moment c’est un dû ou une certitude d’être sélectionné. Après, dès qu’on me sélectionne, je réponds présent. »
Si le corps tient dans cette fin de saison toujours si pénible pour les organismes de tous les joueurs (les Tchèques Mensik et Machac sont incertains, par exemple), le Parisien a de grandes chances de faire partie de l’équipe.
Bonzi, pilier du double
Et Bonzi ? Même si le Nîmois (29 ans, 57e) a peu de chances de disputer le tournoi de Metz, les nouvelles semblent plus rassurantes. Son absence serait gênante dans le sens où elle pousserait le capitaine à bouleverser son équipe de double, qui compte depuis le début de saison sur l’association Pierre-Hugues Herbert – Bonzi, qui n’ont malheureusement pas eu beaucoup l’occasion de tester les automatismes cette année. Si l’option de substitution Roger-Vasselin semble pour l’heure peu probable, il faudrait trouver un partenaire à Herbert.
Arthur Rinderknech, avec qui il avait joué deux matches à Valence l’an dernier en phase de poules ? Il reste encore du temps pour phosphorer. De toute évidence, face à tant d’inconnues, Mathieu n’annoncera pas sa liste définitive à cinq noms après le Masters 1000 parisien. Il n’a le droit qu’à trois changements par rapport à sa liste initiale (Humbert, Rinderknech, Herbert, Bonzi). Inutile de griller si tôt des cartouches.