Dans Montmartre, la série de TF1, Thibault de Montalembert campe le juge Rochefort, figure austère, autoritaire… et redoutablement trouble aux côtés de Claire Romain stressée pour sa scène d’accouchement et très émue par la fin du tournage et Victor Meutelet. Un rôle qu’il assume complètement, confiant son goût pour les personnages sombres et contradictoires. « J’ai un faible pour les méchants, je dois dire, parce que ce sont toujours les plus intéressants. C’est moins payant, mais tellement plus excitant à jouer », s’amuse l’acteur. Ce n’est pas la première fois qu’il flirte avec la noirceur. Dans Dix pour cent, son Mathias, agent retors à l’élégance carnassière, portait déjà en lui une dualité fascinante : « Ce n’est pas un méchant, mais c’est quelqu’un qui a toujours un coup tordu en tête. Ce qui le rend intéressant, ce sont ses faiblesses, sa double vie ».

Montmartre : Pour Thibault de Montalembert, Rochefort est « un homme profondément abîmé »

Cette ambiguïté, il la retrouve dans Montmartre : « Tous les méchants de la série sont des gens blessés. C’est comme un animal : si on le maltraite, il mord. Les humains, c’est pareil ». Rochefort, sous sa robe de juge, cache ainsi une fêlure ancienne, héritée d’une époque violente. « C’est un homme profondément abîmé, marqué par la guerre de 1 870. Il a été blessé dans tous les sens du terme », nous indique le comédien, qui a repris son rôle de Mathias pour le téléfilm sur Netflix de Dix pour cent. Derrière son apparente droiture, le comédien voit un être tiraillé par la passion et la douleur. « Au départ, il est séduit par ce qu’il voit, par ce qu’il a vu, par le caractère de Céleste. Et puis, je pense qu’assez vite, il y a quelque chose qui vient le gratter en arrière de la tête », commente l’acteur.

Montmartre : « C’est un crime d’amour, un acte passionnel », estime Thibault de Montalembert

Pour Thibault de Montalembert, son personnage « n’est pas un tueur en série » : « Ce n’est pas un crime froid. C’est quelqu’un qui passionnément commet un acte irréversible. C’est un crime d’amour, un acte passionnel ». Chez Thibault de Montalembert, le mal n’est jamais gratuit. Il a toujours une origine, une blessure, un manque. »Il a été brûlé, dans tous les sens du terme », conclut-il.

Propos recueillis par Émilie Lopez