C’est une déclaration on ne peut plus choc. Robyn Denholm, présidente du conseil d’administration de Tesla, a indiqué qu’Elon Musk pourrait quitter son poste de PDG si son plan de rémunération pharaonique n’est pas accepté.

Une rémunération colossale

Ce sont des chiffres tout bonnement indécents. Présenté début septembre par le conseil, ce package ferait de Musk le premier trillionnaire de l’Histoire. Il s’appuie sur un dispositif d’actions attribuées à prix préférentiel, étalé sur dix ans. Concrètement, Elon Musk pourrait obtenir plusieurs lots d’actions Tesla équivalant à 1 000 milliards de dollars, chacun conditionné à la réalisation d’objectifs précis.

Pour que l’homme le plus riche du monde touche l’intégralité du pactole, Tesla devrait atteindre une capitalisation boursière colossale de 8 500 milliards de dollars d’ici à 2035, soit huit fois plus qu’aujourd’hui. À cela s’ajoutent la vente de 12 millions de véhicules électriques supplémentaires, la commercialisation d’1 million de robots humanoïdes et la capacité de propulser la marque au rang de leader mondial de l’intelligence artificielle (IA) et de la conduite autonome.

Selon le conseil d’administration, ce plan vise à « retenir et motiver » Elon Musk pour qu’il continue de diriger l’entreprise sur le long terme, en alignant ses intérêts financiers avec la création de valeur pour les actionnaires.

Elon Musk Drogues© Joshua Sukoff / Shutterstock.com Coup de pression

Ces derniers devront se prononcer le 6 novembre prochain, lors de l’assemblée générale annuelle. Et visiblement, Robyn Denholm a décidé de leur mettre un petit coup de pression. Dans une lettre qu’elle leur a adressée ce lundi 27 octobre, la présidente assure que leur décision, si elle est négative, risque de pousser le PDG vers la porte de sortie.

« La direction d’Elon Musk est essentielle au succès de Tesla », explique-t-elle. Sans plan de rémunération l’incitant vraiment à rester à la tête de l’entreprise, celle-ci risque de « perdre son temps, son talent et sa vision », poursuit la dirigeante. Selon elle, Musk doit encore continuer à diriger Tesla « pendant au moins sept ans et demi ».

Tesla Optimus© Around the World Photos / Shutterstock.com L’indépendance du conseil d’administration remise en question

Le message n’est pas vraiment rassurant concernant la gouvernance du constructeur, qui semble totalement dépendant de son dirigeant au point de lui céder les pleins pouvoirs. Une posture qui interroge, d’autant que la justice du Delaware a déjà annulé son précédent plan de rémunération, estimant qu’il avait été négocié par des administrateurs « non indépendants » et trop proches du PDG.

Cette manœuvre peut donc sonner comme un chantage à la démission. Le conseil d’administration apparaît une fois de plus comme une extension de la volonté de Musk. Or, dans une société cotée, son rôle est précisément de protéger les intérêts des investisseurs, pas ceux du patron…

  • La présidente du conseil d’administration de Tesla défend le plan de rémunération de 1 000 milliards de dollars d’Elon Musk auprès des actionnaires.
  • Selon elle, le PDG pourrait partir si celui-ci n’est pas accepté.
  • Des propos qui peuvent poser de sérieuses questions sur l’indépendance du conseil d’administration.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.