Par

Cédric Nithard

Publié le

24 avr. 2025 à 16h30

« Le combat politique a des limites : celles de la Loi et celles de l’Histoire. » Les mots sont forts et ne sont pas innocents quand ils viennent de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) de Montpellier. Ces derniers dénoncent dans un communiqué de presse la banderole déployée par l’association BDS Montpellier le vendredi 11 avril sur laquelle les -s contenus dans « Israël » et « Delafosse » étaient écrits avec la typographie utilisée par les nazis pour désigner la Schutzstaffel, plus connue sous l’appellation SS. « Un amalgame inacceptable » pour la LDH sans pour autant s’aligner sur la position du maire.

Un « amalgame inacceptable »

« Le combat politique a des limites : celles de la Loi et celles de l’Histoire. L’association BDS Montpellier les a délibérément franchies » déplore la LDH de Montpellier en détaillant ce nouveau dérapage du mouvement appelant à boycotter et sanctionner Israël : « Sur une banderole utilisée dans ses rassemblements on lit « Israël = génocide », « Delafosse = complice ». Les « S » de ces mots sont écrits graphiquement comme sur les uniformes des SS nazis. Les responsables de BDS Montpellier ont donc voulu signifier « Delafosse = nazi » ».

En conséquence : « La section de Montpellier de la LDH condamne fermement cet amalgame inacceptable. La sanction de ce délit relève des tribunaux ». Après avoir reçu de nombreux soutiens, Michaël Delafosse a annoncé déposer plainte et indiqué sur X : « Montpellier est la ville du dialogue, nous souhaitons la libération des otages détenus par le Hamas et le cessez le feu à Gaza. Une solution à deux États garantissant la sécurité d’Israël et la souveraineté de la Palestine. Nous poursuivrons nos relations entre les villes, les universités, avec les artistes. Ce monde a besoin de dialogue, Montpellier y contribuera toujours ». S’il n’est pas question de remettre en cause le jumelage avec Tibériade, la municipalité a récemment retiré son soutien à l’organisation de la Journée de Jérusalem.

La LDH de Montpellier ajoute également que « dans les manifestations organisées par BDS Montpellier, on entend le slogan « La Palestine de la mer au Jourdain », manière limpide de souhaiter la disparition de l’état d’Israël », slogan couramment repris par La France Insoumise, et précise : « Il faut distinguer BDS Montpellier de BDS France qu’elle côtoie dans des actions unitaires, conformes aux diverses résolutions de l’ONU ».

En désaccord avec Michaël Delafosse

Pour autant, si la LDH de Montpellier se désolidarise donc de BDS Montpellier, elle exprime son désaccord vis-à-vis de la position de Michaël Delafosse sur le conflit Israël-Palestine. Elle regrette ainsi « l’absence de condamnation forte, claire et publique de la violation des droits humains par le gouvernement israélien d’extrême droite à Gaza et de la barbarie à l’œuvre, par le massacre des habitants et la destruction systématique de l’enclave » et « l’assimilation systématique de l’antisionisme à l’antisémitisme, alors que le sionisme est la justification du colonialisme, notamment en Cisjordanie occupée ».

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Quant au conflit et surtout sa résolution, l’association réclame : « Face aux actes génocidaires avérés, la LDH demande que les mandats d’arrêt internationaux, émis le 21 novembre 2024 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à l’égard de Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant, soient étendus à Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir et soient effectivement mis en œuvre. Ce respect du droit international permettra l’avènement d’une paix juste et durable que la LDH appelle de ses vœux. Cet objectif passe par l’instauration d’un cessez-le-feu définitif, rendu possible par, concomitamment, la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas et ses alliés, le rétablissement des secours alimentaires et sanitaires à Gaza, sans restriction, et l’accès sur place pour les médias internationaux ».

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