Par

Julian Doubax

Publié le

28 oct. 2025 à 6h34

Samedi 11 octobre 2025, le Backyard a terminé sa transformation dans le centre-ville de Bordeaux. Cette brasserie du groupe nordiste BriqueHouse est devenue le plus grand buffet à volonté de la ville, à deux pas de la place des Quinconces. Un changement drastique qui connaît un « franc succès » d’après les responsables depuis l’ouverture. Le restaurant affiche complet plusieurs jours de la semaine grâce à son offre très attractive. Le midi, le buffet est disponible à 19 euros avec la quasi-totalité des produits faits maison. Mais comment est-il possible d’être rentable avec un tel tarif ? Les gérants ont donné la recette de la réussite à actu Bordeaux.

Triomphe parisien

Cette transformation n’était pas celle de la dernière chance. Auparavant, le restaurant « marchait bien » assure Baptiste Dufossez, co-fondateur de BriqueHouse. Mais la brasserie artisanale a testé ce concept de buffet à volonté dans son établissement parisien durant l’été dernier et le succès a été immédiat. « C’était dingue. On faisait entre 800 et 1 000 couverts par jour. On s’est dit qu’on avait une bonne idée, on en a parlé ensuite à nos équipes sur Bordeaux pour proposer cette offre à long terme. » Aussitôt, la transition a été faite et le résultat est aussi bon.

« On est passé de 40 à 150 couverts par service donc il faut un temps d’adaptation mais nous avons eu que des retours positifs depuis l’ouverture », confie Brice Guérin, responsable du lieu. Pour venir tester le buffet, il vaut mieux réserver en ligne pour espérer avoir une place. « On est encore en plein rodage donc on n’utilise pas la capacité maximale de la salle pour permettre aux clients d’avoir la meilleure expérience possible. En deux semaines d’existence, certains sont déjà revenus deux ou trois », se félicite Julien Vanhoye, manager du restaurant.

Une offre imbattable

La réussite du buffet repose évidemment sur le prix. À 19 euros le midi en semaine, c’est une offre imbattable. Forcément, cela peut titiller quelques curieux. « On s’était posé la question de faire un buffet plus cher pour être crédible auprès des gens mais c’est triste d’avoir cette vision », rapporte Baptiste Dufossez. 

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« Certains dénigrent sans avoir testé car ils pensent qu’à ce prix-là, ils vont manger des produits industriels ou de basse qualité », explique Brice Guérin. Pourtant, la réalité est toute différente. Ici, plus de 90 % des produits sont faits maison, affirment les gérants.

Brice Guérin et Julien Vanhoye, les responsables du lieu à Bordeaux.
Brice Guérin et Julien Vanhoye, les responsables du lieu à Bordeaux. (©actu Bordeaux / Julian Doubax)

« On se donne beaucoup de mal pour proposer une telle offre. On accepte de gagner de l’argent sur le trafic : on préfère que 500 personnes viennent plutôt que 300 avec un tarif plus haut », détaille Baptiste Dufossez qui veut ravir le plus grand nombre de gens. Malgré une situation géographique très avantageuse en plein centre-ville de Bordeaux, le loyer « reste correct » d’après le co-gérant, sans rentrer dans les détails. En coulisses, Brice Guérin indique aussi que l’établissement est « bien aidé » par ses fournisseurs.

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Avec quelques viandes et charcuteries supplémentaires, le soir et le week-end, le buffet monte à 29 euros. Une formule qui permet au restaurant de trouver un bon équilibre. « Notre mission est de toucher un large public. On sait que le soir, on accueille un autre type de population avec des revenus plus élevés », estime le co-fondateur.

Ne pas perdre l’esprit initial

Malgré ce changement d’univers, BriqueHouse ne veut pas perdre le nord. « On est des brasseurs de bières à la base et on ne veut pas délaisser cet esprit. Avec le buffet à volonté, on veut aussi que les clients puissent tester nos produits. À terme, on veut réussir à allier les deux », espère Julien Vanhoye.

Et pour se pérenniser dans le paysage culinaire bordelais, le Backyard veut garder un certain équilibre. « Aujourd’hui, les restaurants qui se démarquent sont ceux qui ont un super rapport qualité-prix comme les bouillons », estime Baptiste Dufossez qui ne ferme pourtant pas la porte à une possibilité augmentation des prix si un jour elle devient nécessaire.

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