Après les droits de douane annoncés par les États-Unis et l’Union européenne sur l’acier, Londres envisage une alliance avec Bruxelles et Washington pour protéger son marché de la concurrence étrangère, notamment chinoise, qui pèse sur le secteur, selon des informations de presse.

Le Royaume-Uni, les États-Unis et l’UE pourraient ainsi «harmoniser leurs taux d’imposition sur les importations d’acier en provenance de l’extérieur du bloc tout en autorisant les ventes sans droits de douane au sein de la nouvelle zone commerciale», selon The Times.


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Interrogé par l’AFP, le ministère du Commerce britannique a dit «poursuivre son dialogue avec l’UE» et «travailler avec des partenaires internationaux sur des solutions qui peuvent répondre» à cette concurrence sur le marché de l’acier. «Nous sommes en discussion permanente», a pour sa part indiqué au Financial Times (FT) le secrétaire d’État au commerce Chris Bryant, évoquant les hypothèses d’une alliance «à trois, à deux», tout en précisant qu’il n’y a à ce stade pas de proposition écrite.

«On se croirait dans les années 1950»

L’Union européenne a dévoilé le 7 octobre des mesures sans précédent sur l’acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations à 50%, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise jugée déloyale et de plus en plus écrasante. Ces taxes européennes, qui doivent entrer en vigueur d’ici juillet 2026, grimperont ainsi à des niveaux similaires à ceux mis en place aux États-Unis avec qui l’UE négocie parallèlement.

Au Royaume-Uni, qui a de son côté obtenu des États-Unis un taux plus faible de 25% sur l’acier britannique, l’industrie sidérurgique s’était alarmée de l’annonce européenne, «une menace existentielle», alors qu’environ 80% des exportations d’acier du pays sont destinées à l’Europe.

Selon The Times, les États-Unis font pression sur le Royaume-Uni et l’UE pour qu’ils adoptent le taux de droit de douane universel de 50% instauré par le président Trump pour toutes les importations d’acier, mais Londres et Bruxelles voudraient plus de flexibilité pour ne pas plomber leurs industries utilisant ce métal.

«On se croirait vraiment dans les années 1950 (…) quand l’Europe discute d’un accord sur l’acier», a souligné Chris Bryant dans le FT – en référence à la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (un précurseur de l’UE) par les pays du Benelux, l’Italie, l’Allemagne de l’Ouest et la France.