À l’initiative du conservateur Lord Godson, la Chambre des Lords a tenu, lundi 27 octobre, un débat consacré aux liens présumés entre le Front Polisario et l’Iran.
«J’aimerais demander au gouvernement de Sa Majesté quelle évaluation il a faite des récents rapports faisant état d’un soutien iranien croissant au Front Polisario ; et quelles mesures il prend, en coordination avec ses alliés, pour faire face aux risques liés à l’influence iranienne dans le conflit du Sahara occidental ?», a lancé Lord Godson? en ouverture de séance.
Dans sa réponse, la baronne Chapman de Darlington, ministre d’État au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, a indiqué que «concernant cette allégation, le Royaume-Uni n’a constaté aucune preuve de soutien iranien au Front Polisario. Cependant, nous continuons de surveiller les activités iraniennes dans la région. Nous poursuivrons notre coopération avec nos partenaires afin de contrer toute activité déstabilisatrice».
Cette position s’inscrit dans la continuité de la réponse déjà donnée, le 2 septembre, par la diplomatie britannique à une question écrite du même parlementaire sur le sujet.
Les conditions du débat ont offert à Godson l’occasion de répliquer. Sur un ton ironique, il a estimé que «le gouvernement britannique semble aller à contre-courant de nombreux partenaires concernant le Polisario – notamment les États-Unis, où un projet de loi bipartisan est actuellement à l’examen à la Chambre des représentants et au Sénat pour désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère».
Un autre membre de la Chambre haute, également conservateur, est intervenu pour critiquer la rencontre, du 5 août à Londres, entre le ministre Hamish Falconer et une délégation du Polisario. «Pourquoi il a reçu le Front Polisario alors que nous encourageons les entreprises britanniques à s’implanter au Sahara occidental pour collaborer avec l’un de nos plus anciens alliés ? D’autant que le Front Polisario s’est désormais retiré du cessez-le-feu conclu avec les Marocains», a-t-il souligné.
La ministre a défendu l’initiative de son collègue au gouvernement, expliquant que «le Royaume-Uni agit avec pragmatisme et dans le respect des engagements pris aux côtés du Maroc. Il est important de rappeler que nous agissons en toute transparence».
le Royaume-Uni a officiellement exprimé, le 1er juin, son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara. Une position que le roi Mohammed VI a saluée, le 29 juillet dernier, dans le discours de la Fête du trône.