Vous dormez avec une lumière dans votre chambre ? Ce n’est peut-être pas une bonne idée pour votre santé. D’après les résultats d’une récente étude, dormir dans l’obscurité totale pourrait réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Et le risque n’est pas anecdotique puisque les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et la deuxième en France après les cancers, d’après les chiffres du ministère de la Santé.
LIRE AUSSI >> À 21 ans, elle fait un arrêt cardiaque devant la télé, son père lui sauve la vie de justesse
D’après les conclusions de cette étude, les personnes qui dorment dans une pièce éclairée par un plafonnier ont un risque accru de 56 % de développer une insuffisance cardiaque. Le risque est également augmenté de 32 % concernant la maladie coronarienne et de 28 % pour le risque d’accident vasculaire cérébral. Dormir avec les lumières allumées augmente de 42 % le risque de faire une crise cardiaque par rapport au fait de dormir dans l’obscurité. Les personnes exposées à la lumière la plus intense présentaient également un risque accru de 32 % de fibrillation auriculaire.
Risque augmenté pour la crise cardiaque
Les auteurs se sont également intéressés au lien entre l’exposition lumineuse nocturne et la survenue d’une crise cardiaque. Les personnes vivant dans des pièces moyennement lumineuses présentaient un risque accru de 20 % de crise cardiaque. Celles vivant dans des pièces plus lumineuses présentaient un risque accru de 27 %. Et ceux qui se trouvaient dans les pièces les plus lumineuses avaient une augmentation de 47 % du risque de faire une crise cardiaque. Après la prise en compte de certains facteurs comme l’âge, le sexe, l’origine ethnique, la saison, le statut socio-économique, l’activité physique, le tabagisme, la consommation d’alcool et la qualité de l’alimentation, le risque pour les pièces les plus lumineuses était de 42 %.
Cette vaste enquête a été menée auprès de 90 000 adultes sur neuf ans. Tous les participants à l’étude, âgés en moyenne de 62 ans, ont porté des capteurs de lumière pendant une semaine puis ont été suivis pour certains paramètres de santé pendant neuf ans en moyenne. « L’une des limites est que nous ne connaissons pas les sources d’exposition individuelle à la lumière, seulement son intensité. Comprendre les sources typiques d’exposition à la lumière nocturne pourrait permettre de formuler des recommandations plus éclairées, au-delà du simple fait d’éviter la lumière vive la nuit », complète Windred, chercheur associé à la Faculté de médecine et de santé publique de l’Université Flinders, en Australie cité par CNN.
Des hormones de stress
Cette étude démontre seulement un lien et ne prouve pas que l’exposition à la lumière soit à l’origine de problèmes cardiovasculaires. Comment expliquer le lien ? La perturbation des rythmes circadiens par la lumière pourrait être responsable du dérèglement de certains processus cardiovasculaires et métaboliques.
LIRE AUSSI >> Attention, ces trois symptômes, souvent négligés, peuvent précéder une crise cardiaque
Le corps pourrait aussi réagir à la lumière nocturne « comme un facteur de stress, un événement indésirable, et active le corps avec un rythme cardiaque élevé et anormal, des hormones de stress, du glucose et de l’insuline et une inflammation », suggère le Dr Julio Fernandez-Mendoza, psychologue clinicien et directeur du service de médecine comportementale du sommeil au Centre de recherche et de traitement du sommeil de Penn State Health qui n’a pas participé à l’étude.