- La 8e édition du Forum de Paris sur la Paix a lieu mercredi 28 octobre et jeudi 29 octobre dans la capitale française.
- Cet événement lancé par Emmanuel Macron en 2018 est consacré « aux grands défis de gouvernance mondiale ».
- 3.000 personnes, parmi lesquelles des chefs d’État et de gouvernement, des ONG et des experts, participeront aux discussions sur les enjeux les plus urgents.
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Un rendez-vous annuel de la gouvernance mondiale. Face à la brutalisation et au désordre du monde, près de 3.000 dirigeants de gouvernements, d’organisations internationales, d’entreprises, de la société civile et du monde universitaire, représentant à la fois le Nord et le Sud, discuteront, mercredi 29 et jeudi 30 octobre au Palais de Chaillot, des défis actuels les plus urgents, à l’occasion de la huitième édition du Forum de Paris sur la Paix.
Les conflits mondiaux au cœur des débats
Cet événement, lancé par le président Emmanuel Macron en 2018 et initialement consacré « aux grands défis de gouvernance mondiale », s’est progressivement concentré sur la question de la paix face au doublement du nombre de conflits en 15 ans. « Il faut être très modeste dans ce domaine-là (…) Arrêter la guerre de Vladimir Poutine, on ne sait pas faire ! », reconnaît sans ambages Justin Vaïsse, le directeur général du Forum de Paris sur la Paix, lors d’un entretien avec l’AFP.
Pendant deux jours, les conflits israélo-palestinien, en Ukraine ou dans la région des Grands Lacs seront au cœur des débats. Les participants aborderont également des problématiques contre le réchauffement climatique, responsable de migrations et donc de conflits locaux.
La question israélo-palestinienne
« Il y a quand même quelques domaines dans lesquels on peut avoir un impact réel, un impact ponctuel mais réel. Le conflit israélo-palestinien est un bon exemple », estime encore Justin Vaïsse, rappelant que 150 Palestiniens et 150 Israéliens de la société civile avaient déjà été réunis à Paris en juin dernier. Quatre sessions seront dédiées ainsi à la question israélo-palestinienne, avec notamment les présences d’Ehud Olmert, ancien Premier ministre israélien, et Nasser Al-Kidwa, ancien ministre des Affaires étrangères palestinien, qui présenteront leurs initiatives de paix à travers la solution à deux États.
« Les diplomates seuls ne peuvent pas résoudre » ce conflit, constate l’ancien diplomate et chercheur. « Il faut créer toutes les conditions pour avoir un soutien des populations et de la société civile (…) à cette solution à deux États ».
Justin Vaïsse, fondateur et directeur général du Forum de Paris sur la paix. – JOEL SAGET / AFPLe méthane et les 10 ans de l’Accord de Paris
Une session spécifique est prévue mercredi à l’occasion du dixième anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat, adopté 2015 lors de la COP 21. « Il faut bien remarquer que l’accord a eu beaucoup d’impact, non pas parce qu’il est contraignant juridiquement sur les pays, mais parce qu’il a envoyé un signal à l’ensemble des corps politiques, mais aussi des investisseurs et des entreprises sur (…) le chemin à suivre », a salué Justin Vaïsse, à l’approche de la COP30 au Brésil (du 10 au 21 novembre). « On aura cette session sur le méthane qui, on l’espère, permettra de faire avancer les choses », a poursuivi le fondateur du Forum, le méthane étant l’un des principaux gaz contribuant au changement climatique.
La session, animée par la nouvelle ministre de la Transition écologique Monique Barbut, sera clôturée par une prise de parole d’Emmanuel Macron. « Il dira son ambition pour la COP (de Belem, à laquelle il se rendra, ndlr) sur la baisse des émissions et les financements innovants sur les crédits carbone et la biodiversité », a indiqué l’Élysée.
La désinformation et les ingérences étrangères
Le président français s’exprimera par ailleurs mercredi sur la désinformation et les ingérences étrangères, au côté de la présidente moldave Maia Sandu, du président ghanéen John Dramani Mahama et du Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Un dîner sur la même thématique suivra au palais de l’Élysée, alors qu’Emmanuel Macron a lancé mardi un débat autour de l’impact des réseaux sociaux et d’Internet sur la « déstructuration » du débat public et la démocratie, dans la perspective des prochaines élections.
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D’autres thématiques seront discutées comme l’intégrité de l’information et le soutien aux médias indépendants ou les trente ans des accords de Dayton-Paris, mettant fin au conflit en Bosnie-Herzégovine.
« Le système n’est plus aussi ordonné qu’auparavant et génère un peu partout des conflits », observe finalement Justin Vaïsse, avec le retrait des États-Unis dans la gouvernance mondiale. « Il va falloir s’y faire, essayer de trouver les voies et moyens de coopérer, de créer des nouvelles coalitions, de faire de la diplomatie autrement, et c’est exactement ça que le Forum essaie de faire », conclut-il.
Victor GAUTIER avec AFP
