Par
Fabien Massin
Publié le
24 avr. 2025 à 18h12
L’Historial Jeanne d’Arc, rue Saint-Romain à Rouen (Seine-Maritime), fête ses 10 ans tout au long de l’année 2025. Dans une scénographie originale créée en 2015 dans un cadre historique exceptionnel — restauré à l’époque —, il présente la vie de l’héroïne qui a été emprisonnée, jugée, brûlée puis réhabilitée à Rouen. Son histoire est racontée à travers un événement particulier, son procès en réhabilitation, qui s’est déroulé dans les lieux de l’actuel archevêché, où l’Historial a été aménagé, là-même donc où la Lorraine avait été jugée puis réhabilitée. 10 ans après son ouverture en 2015, comment se porte cet équipement porté par Métropole Rouen Normandie, via sa régie Rouen Normandie Sites et Monuments, qui regroupe outre l’Historial, le Donjon, l’Aître Saint-Maclou, la Maison sublime et le château Robert-le-Diable (et auparavant l’ex-Panorama XXL ?
« Depuis son ouverture en 2015, l’Historial Jeanne d’Arc connaît une trajectoire ascendante, indique à 76actu Laure Dufay, directrice de Rouen Normandie Site et Monuments. De 66 000 visiteurs la première année, nous avons atteint 69 000 en 2019. Malgré le coup d’arrêt imposé par la crise sanitaire en 2020 et 2021, le public est revenu dès 2022 (61 000 visiteurs), et la progression s’est fortement accélérée : +21 % en 2023 avec 74 000 visiteurs, puis un nouveau record franchi en 2024 avec 80 000 visiteurs (+8 %). Nous avons accueilli en tout plus de 600 000 visiteurs. »
Des étrangers, de la famille et des amis
Dans le détail, 64 % des visiteurs sont des touristes, dont 39 % qui viennent de l’étranger. En juillet et août, ces touristes étrangers représentent plus de la moitié de la fréquentation. Parmi eux, beaucoup d’Anglais, mais aussi des Allemands, des Belges, des Américains, etc.
« Autre constat intéressant : une grande part des visiteurs français sont venus sur recommandation d’un proche vivant à Rouen ou accompagné par lui, note Laure Dufay. C’est ce bouche-à-oreille local qui fait de nos publics des ambassadeurs actifs du lieu. »
L’Historial a été aménagé dans les locaux de l’archevêché, là où Jeanne d’Arc avait jugée puis réhabilitée, au XVe siècle. (©FM/76actu)
Pour eux d’ailleurs, en cette année anniversaire, un pass illimité à l’année est proposé : à 15 euros, il permet de revenir autant de fois qu’on le souhaite et d’inviter ses proches au tarif réduit.
Un pari numérique et immersif
Pour Laurence Renou, vice-présidente de la Métropole en charge de la culture, pas de doute, l’Historial est un succès : « Cela n’était pas évident au départ, c’était une sorte de pari. À l’époque, il faisait partie des premiers lieux comprenant scénographie comprenant complètement numérique et immersive, et sans collection. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’a pas pris le nom de musée mais d’Historial. Aujourd’hui c’est le premier site touristique payant de la Métropole ».
Depuis 2025, la scénographie, tout comme la mythothèque — la salle qui explore la figure de Jeanne au fil des siècles— n’a pas changée, mais le lieu s’est enrichi d’un programme parallèle fait d’expositions, de concerts, d’ateliers, d’animations, etc. Des améliorations techniques ont également été apportées, comme le remplacement des vidéoprojecteurs afin de se mettre à jour en termes de qualité de projection numérique.
Laurence Renou, vice-présidente en charge de la culture à la Métropole Rouen Normandie. (©FM/76actu)
Et pour coller au mieux aux attentes du public non francophone, dont l’importance est cruciale au vu des chiffres de fréquentation, de nouveaux audioguides vont être proposés, afin d’offrir un meilleur confort de visite. « Nous sommes dans une visite numérique immersive, cela fait du bruit, constate Laurence Renou. Pour les visiteurs étrangers qui utilisent l’audioguide, il y a des interférences de son entre la scénographie et la traduction. C’est donc notre prochain chantier, de travailler sur des outils plus étanches sur le plan sonore. »
Plus de liens avec les musées ?
Autre perspective d’avenir, le développement de partenariats avec les musées de la Métropole. « Il y a des réflexions qui se développent et qui s’approfondissent, sans que je sache où ça va nous mener, indique l’élue à la culture. Mais entre cet Historial et les musées, il y a sans doute des partenariats plus riches qui pourraient se mettre place, avec pourquoi pas l’accueil d’œuvres au sein de l’Historial, par exemple. »
Cela pourrait nous offrir d’autres opportunités dans l’évocation des thèmes que nous aimons explorer ici à travers la figure de Jeanne d’Arc : la justice, la place des femmes, les questions autour du genre, etc.
Laurence Renou
Une année anniversaire
Pour les 10 ans de l’Historial Jeanne d’Arc, une programmation va rythmer l’année 2025 jusqu’au mois de décembre. Plusieurs thématiques vont se succéder :
• en avril, ce sera la thématique de l’hospitalité, avec un accent mis sur l’accueil de tous les types de publics, à travers des visites sensorielles, à la bougie, adaptées en langue des signes et aux mal-voyants, etc.
• en mai-juin, il y aura deuxième édition du Festival de l’Historial, qui s’intéressera à la thématique de l’écoféminisme.
• en juillet, il y aura une mascarade foraine à l’aître Saint-Maclou, préparée lors d’ateliers organisés à l’Historial.
• en août, place à une exposition sur les portraits de femmes combattantes.
• en septembre, travail avec les collèges et les lycées autour de ce que représente Jeanne d’Arc pour les jeunes aujourd’hui.
• en novembre, ambiance zen à l’Historial.
• enfin, en décembre, une conclusion festive avec un concert caritatif achèvera l’année.
Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.