RÉCIT – Les Mémoires de Juan Carlos sont l’événement éditorial de l’automne. Attendus et redoutés en Espagne, ils paraissent d’abord en exclusivité en France, aux éditions Stock. L’ex-souverain a reçu l’hebdomadaire à Abu Dhabi.
Du centre d’Abu Dhabi à la petite île de Nuraï, il faut une demi-heure, dont dix minutes de bateau. Une vedette fend l’eau lisse en s’éloignant des rives habitées. Nous accostons dans une marina discrète. Une quiétude lourde de soleil enveloppe ce paysage de sable fin, où de hauts roseaux et des arbustes foisonnants protègent de la vue des villas toutes neuves. Un véhicule électrique nous emmène jusqu’à la maison du roi, mise à disposition par le chef des Émirats arabes unis, Mohammed Ben Zayed. Le vestibule ouvre sur la piscine entourée d’oliviers centenaires importés d’Espagne. Au loin, la mer étale. Plus loin encore, l’Iran.
C’est dans cette villégiature étrange que nous rencontrons le célèbre roi caché. Il est assis, à 87 ans, au bout d’une grande table en pierre sur laquelle sont posés livres, revues et dossiers. Juan Carlos Ier a sur son visage les marques du temps, mais l’œil rieur et cette bonhomie d’un prince des bivouacs habitué à l’errance et aux changements soudains.
À Abu Dhabi, où il réside depuis cinq ans à la suite de scandales, Juan Carlos reste attaché à la mer et à l’Espagne qui lui manque.
Laurence Debray
S’il a du…
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