Un habitant de la région, portant un masque à l’effigie de Nicolas Sarkozy, brandit une pancarte pour protester contre la proposition du maire de Nice de donner à la place située devant le futur commissariat le nom de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, à Nice, le 21 octobre 2025.

VALERY HACHE / AFP

Un habitant de la région, portant un masque à l’effigie de Nicolas Sarkozy, brandit une pancarte pour protester contre la proposition du maire de Nice de donner à la place située devant le futur commissariat le nom de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, à Nice, le 21 octobre 2025.

FRANCE – Il y a près d’un mois, le maire de Nice, Christian Estrosi, avait proposé de rebaptiser un bâtiment de la ville en l’honneur de Nicolas Sarkozy, quelques jours seulement après la condamnation de l’ex-président à cinq ans de prison dans l’affaire libyenne. À Nice, cette annonce a provoqué l’étonnement, en particulier parmi les familles des victimes de l’attentat du 14-Juillet 2016.

« 2026 sera l’année du dixième anniversaire de la tragédie du 14 juillet 2016 », ont ainsi souligné Thierry Vimal et Célia Viale, proches des victimes, en proposant de rebaptiser le parvis de l’Hôtel des Polices « Esplanade du 14-Juillet 2016 », afin de rendre hommage aux victimes plutôt que d’honorer une personnalité politique récemment condamnée.

« Il nous paraîtrait décent et respectueux de ne pas nommer l’esplanade située devant le nouvel Hôtel de police de Nice “Esplanade Nicolas Sarkozy”, mais plutôt “Esplanade du 14 juillet 2016” », ont ainsi écrit les membres de l’association de victimes dans un post Facebook publié ce dimanche.

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« J’ai été abasourdi, même sidéré, quand j’ai vu ce projet », a également confié Thierry Vimal, fondateur de l’association des victimes Promenade des Anges, à France 3 Côte d’Azur.

« Une proposition citoyenne »

Le parvis en question se situe devant le nouvel Hôtel des Polices, actuellement en construction, qui accueillera dès octobre 2026 plus de 2 000 fonctionnaires de la police nationale et municipale. Christian Estrosi avait justifié sa proposition en saluant « l’action déterminante » de Nicolas Sarkozy, d’abord comme ministre de l’Intérieur, puis comme président de la République, dans le domaine de la sécurité.

Mais pour les familles des victimes, le choix de nommer le parvis d’après l’ex-président constitue « une violence d’une indécence inacceptable », a déclaré Thierry Vimal. « C’est une proposition vraiment citoyenne. On sait que tous les Niçois ont été touchés par l’attentat du 14 juillet, nous pensons que c’est un nom qui ferait plus consensus. On laisse ça à la discussion générale », a ajouté Célia Viale auprès de France 3 Côte d’Azur.

L’annonce avait rapidement suscité des réactions à Nice, dont certains habitants se sont mobilisés, mais aussi l’union de la gauche, qui évoquait alors le nom de Robert Badinter pour la future esplanade. « Ce texte de Thierry Vimal me paraît être une proposition d’alternative digne à la provocation de Christian Estrosi », a écrit Patrick Allemand, chef de file du Parti socialiste et membre de la liste Unis pour Nice, sur son compte Facebook.

De son côté, le rassemblement citoyen ViVA ! a lancé une pétition contre l’appellation Nicolas Sarkozy, qui a déjà atteint plus de 3 300 signatures au 27 octobre 2025. Christian Estrosi n’a pas encore réagi à la proposition des victimes de l’attentat du 14 juillet 2016.

Cet attentat avait fait 86 morts et plus de 500 blessés, faisant de Nice l’une des villes françaises les plus touchées par le terrorisme.