Selon une enquête de l’agence Reuters, Maritime Mutual a assuré, ces dernières années, plus d’une centaine de navires de la flotte fantôme russe, ces tankers qui aident à contourner les restrictions imposées par les États-Unis et l’Union européenne aux hydrocarbures en provenance de Russie et d’Iran.

C’est donc un petit assureur, basé en Nouvelle-Zélande et dirigé par un Britannique, qui est l’un des acteurs majeurs du commerce illégal de dizaines de milliards de dollars de pétrole de Russie et d’Iran sous sanctions. Et tout cela sous le nez des Occidentaux.

Selon l’enquête de l’agence de presse Reuters, Maritime Mutual a ainsi fourni à près d’une centaine de navires transportant ces cargaisons illégales une police d’assurance qui leur permet d’entrer dans les ports, en utilisant des techniques de camouflage telles que de faux documents et des noms fictifs.

Reuters a interrogé des dizaines de personnes et compilé des centaines de transactions, prouvant que l’entreprise a assuré, à une certaine période, presque un pétrolier sur six de la flotte fantôme russe. Maritime Mutual, dont les revenus ont explosé après 2019 grâce à une augmentation de ses activités dans le secteur, travaille en outre avec des réassureurs de poids, qui font face à des risques importants de sanctions.

L’entreprise est restée hors de portée des régulateurs d’assurance pendant des décennies, car elle n’était pas autorisée à vendre des contrats en Nouvelle-Zélande. Mais les autorités du pays ont récemment ouvert une enquête sur la société qui nie toute implication et affirme avoir une politique « zéro tolérance » vis-à-vis des sanctions.

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