Comme la Championne nationale de cyclo-cross en titre, Amandine Fouquenet, l’Alsacienne Hélène Clauzel était en lice ce dimanche non pas sur la Coupe de France d’Albi mais sur la deuxième manche du Super Prestige à Overijse, à proximité de Bruxelles. Contrairement à son homologue bretonne mais aussi à son actuelle apparence en maillot tout sombre, l’avenir de la double Championne de France 2023 et 2024 s’est récemment éclairci. Après trois hivers passés sous les couleurs de l’AS Bike Racing puis la saison dernière disputée pour le compte du Van Rysel CX Racing Team, elle vient de mettre le cap vers la Belgique, royaume de la discipline hivernale. L’occasion pour DirectVelo d’aller à sa rencontre à l’issue de sa quatrième compétition de la saison.
DirectVelo : Pourquoi te voir pour ce deuxième week-end de suite en maillot noir neutre ?
Hélène Clauzel : Je cours en noir et c’est un peu particulier car mes tenues ne sont pas encore arrivées. Normalement, après le Koppenberg, je les aurai. Je cours en individuel comme Ryan Kamp mais soutenue par les frères Roodhooft (Philip et Christoph présents en Worldteam avec Alpecin-Deceuninck et Fenix-Deceuninck, et en cyclo-cross avec Crelan-Corendon, NDLR). C’est une nouvelle expérience pour cette nouvelle saison, c’est assez fou. Je suis beaucoup encouragée avec ce maillot noir, les gens me reconnaissent presque plus que les saisons précédentes. Il y a même des gens qui viennent me voir pour me dire qu’ils pouvaient me sponsoriser.
« UN ÉNORME SOULAGEMENT »
À quand remontent les premiers contacts avec les frères Roodhooft ?
J’avais essayé de prolonger ma saison dernière en Belgique (5e de la finale du Super Prestige à Middelkerke et 3e du Prix de clôture à Oostmalle, NDLR) pour prouver que j’étais capable de faire une saison complète en Belgique. J’ai discuté avec eux courant de l’été et nous avons signé fin de l’été.
Cette signature a donc été une vraie délivrance ?
C’est vraiment compliqué de trouver des équipes dans le contexte actuel. J’ai eu un été sans savoir ce que j’allais faire de ma saison de cyclo-cross : comment j’allais être, où j’allais courir et pour qui j’allais courir. Quand j’ai signé, cela a été évidemment un énorme soulagement. Tout est nouveau pour moi : vivre en Belgique, nouvel entraîneur, nouveau mécanicien, tout en anglais. Il faut que je m’adapte. Il va me falloir un peu de temps et c’est normal.
Tu viens donc de poser durablement tes valises en Belgique, après y avoir déjà séjourné par séquence avec l’AS Bike Racing voilà quelques saisons ?
Je suis soutenue par une équipe belge et je vais beaucoup courir en Belgique, donc les trajets n’étaient pas possibles. Je vis en Belgique pour cet hiver. J’ai un appartement vers Gand, et je vais rentrer de temps en temps chez moi en Alsace, ou mon copain ou mes parents vont venir : c’est aussi important. Nous aurons également des stages en Espagne.
« J’AI PU PRENDRE MON GOÛTER CHEZ MOI »
La nouvelle proximité fait que tu peux t’entraîner avec d’autres membres de Crelan-Corendon ?
Marion (Norbert-Riberolle, l’actuelle Championne de Belgique et ancienne Championne de France de la discipline) n’est pas très loin et nous avons roulé ensemble mercredi dernier. Nous avons des entraînements collectifs, donc beaucoup de choses changent pour moi et c’est chouette. Quand on court tous les week-ends, la semaine c’est plus de l’entretien que de l’entraînement.
Ton calendrier va donc être encore plus étoffé que d’habitude ?
L’an dernier, j’avais déjà beaucoup couru (avec 27 dossards accrochés car elle avait commencé sa saison aux USA mi-septembre en gagnant les huit épreuves auxquelles elle avait participé là-bas, NDLR). La saison va être bien bien dense et encore plus que l’hiver passé avec une bonne trentaine de courses. Je me considère comme cross-woman ! Il va y avoir la grosse période des compétitions pendant les fêtes : je n’ai jamais couru autant ; cela va être une nouvelle expérience où il va falloir gérer l’entre-courses mais en vivant en Belgique je vais avoir le même rythme que les autres. La semaine dernière, je suis rentrée de la course à 16h30 et j’ai pu prendre mon goûter chez moi donc c’était assez fou. En fait je me rends compte de ce que peuvent vivre les Belges et les Néerlandais au quotidien durant tout l’hiver et au final ça fait vraiment une grosse différence : je vais vivre cela.
Le parcours du Championnat d’Europe est donc à proximité de chez toi ?
Je ne suis pas très loin, à une demi heure trois quarts d’heure du circuit de Middelkerke, mais il est dans une base militaire, donc on ne pourra pas y aller super tôt. Je vais me renseigner et on ira peut-être y faire un tour avec Marion. En tant que Championne de Belgique, on va peut-être réussir à rentrer plus facilement (rires).