Quand ça veut pas, ça veut pas. Et dans le cas de Carlos Alcaraz, il semblerait que ça ne veuille vraiiiiiment pas. Battu en trois manches par le Britannique Cameron Norrie au 2e tour du Masters 1000 de Paris (6-4, 3-6, 4-6), l’Espagnol a été lâché par la magie qui l’habite en temps normal. « Je n’ai pas bien joué, j’ai commis beaucoup d’erreurs et je n’avais pas de sensations, diagnostique le numéro 1 mondial en conférence de presse. Même si j’ai gagné le premier set, je sentais que j’aurais dû mieux faire. Dans le 2e set j’ai essayé de faire mieux mais c’était pire. Le mérite revient à Cameron parce qu’il ne m’a pas laissé faire. »
Les médisants diront que le cosplay Neymar – chevelure peroxydée et tenue aux couleurs du Brésil – lui a porté préjudice dans sa quête d’un premier titre. En réalité, le costume est tout à fait approprié : comme pour le Brésilien, l’histoire se termine toujours mal pour Carlitos à Paris.
Aucune explication rationnelle à l’échec d’Alcaraz
Alcaraz avait pourtant mis toute la bonne volonté du monde en prenant le temps d’arriver le week-end dans la capitale pour apprivoiser une surface dont il a fait l’éloge de la lenteur. « Je trouve que la vitesse du court est assez lente, ce qui, comme je l’ai dit, me convient bien, car cela correspond à ce que j’ai ressenti à l’entraînement, a-t-il confirmé après la défaite. Aujourd’hui, je n’ai pas réussi à trouver de solution, je me suis bloqué et c’est ce qui arrive quand on affronte quelqu’un qui a bien joué. »
Le double-vainqueur de Roland-Garros n’a aucune explication rationnelle à son nouvel échec parisien. La nouvelle arène semblait lui convenir et ses sensations physiques, dit-il, étaient les plus optimales qu’il puisse connaître à ce stade de la saison. « Les autres années, je me sentais épuisé, fatigué, mentalement et physiquement, mais cette année, je me sentais bien. J’ai fait l’impasse sur Shanghai, j’ai passé beaucoup de temps chez moi. J’étais détendu, j’ai de l’énergie, donc je ne sais pas ce qui s’est passé ici. »
Maudit comme Rafa ?
Béni sur la terre battue parisienne mais maudit dans les salles de la capitale, Carlitos serait-il parti pour imiter son ami et mentor Rafael Nadal, à qui le Masters 1000 de Paris a toujours échappé ? Le jeune Ibère a le temps de voir venir du haut de ses 22 ans, mais prudence tout de même : à son âge, Rafa réalisait son meilleur Bercy pour sa première participation (défaite en finale contre David Nalbandian). Et s’il a souvent dû déclarer forfait dans le 12e arrondissement, Nadal n’a jamais fait pire que des quarts de finale avant son déclin brutal (2e tour en 2022).
Alcaraz, lui, n’a jamais fait mieux (2022, battu par Holger Rune), et connu quelques gamelles, certaines à mettre au crédit de Français (Hugo Gaston en 2021, Ugo Humbert en 2024). Sans même penser à gagner, l’Espagnol doit rêver de la régularité de son aîné. « C’est vraiment difficile pour moi de bien jouer, mais je vais trouver la solution et je finirai par faire du très bon tennis ici, c’est certain. » Avec un peu de chance, ça finira bien par passer.
