Deux voitures équipées du système LAPI (lecture automatique des plaques d’immatriculation), surnommées « sulfateuses à PV », sillonnent quotidiennement Lyon pour vérifier le paiement du stationnement. Les chiffres 2024 viennent de tomber, révélant où les contrôles ont été les plus intenses.
Avec 536 655 contrôles en 2024, soit 29,72 % du total lyonnais, le 6e arrondissement est de loin le plus scruté. Ce chiffre s’explique en partie par le fait que le secteur concentre également le plus grand nombre de places payantes : 9 941, soit près d’un quart du total de la ville.
Derrière, on retrouve le 2e arrondissement, avec 281 210 contrôles (15,57 %) pour 4 366 places payantes. Un volume qui interroge, puisqu’il dépasse celui de plusieurs secteurs plus vastes et plus fournis en stationnement, comme le 3e le 4e ou le 7e.
En ce sens le maire du 2e, Pierre Oliver, ne décolère pas. L’élu dit avoir été alerté par des commerçants et des habitants qui « n’arrêtent pas de voir passer le véhicule » chargé de vérifier les paiements. Selon lui, « des agents ont indiqué avoir pour consigne de passer plus souvent dans le 2e et dans le 6e.
L’élu dénonce ce qu’il considère comme une logique de sanction ciblée : « Le maire de Lyon concentre les contrôles dans les secteurs qui n’ont pas voté pour lui, pour racketter les automobilistes. C’est une politique punitive des Verts. »
Le 3e arrondissement ferme quant à lui le trio de tête, avec 276 132 contrôles, soit 15,29 % du total, pour 7 993 places payantes.
La Ville parle d’un « équilibre » entre arrondissements
La municipalité lyonnaise rejette fermement ces accusations. Dans sa réponse, elle rappelle que les chiffres évoqués proviennent du bilan annuel des contrôles 2024 et traduisent un travail proportionné au nombre de places payantes dans chaque arrondissement. »La répartition des contrôles effectués par les ASVP est en adéquation avec la répartition réelle des places payantes », précise la Ville, qui évoque un « maillage équilibré et cohérent du territoire. »
Les écarts observés d’un arrondissement à l’autre seraient liés à « l’organisation opérationnelle des tournées », conçues pour couvrir efficacement l’ensemble du périmètre payant.
La municipalité rappelle enfin que le système LAPI, utilisé par deux véhicules depuis 2020, vise à améliorer un taux de paiement historiquement faible à Lyon, autour de 20 % en 2019, et à garantir une meilleure équité entre usagers.
De son côté, Valentin Lungenstrass (EELV), adjoint à la mobilité, dénonce une tentative de récupération politique : « En aucun cas, nous n’intervenons sur l’organisation des tournées. M. Oliver cherche à créer une fausse polémique à partir de chiffres qu’il a en main depuis plus de six mois. »
Le classement complet des contrôles 2024 à Lyon, établi à partir des données du système LAPI, permet de mesurer la répartition réelle des vérifications sur le territoire :
- 6e arrondissement : 536 655 contrôles (29,72 %) – 9 941 places payantes – 53,98 contrôles par place
- 2e arrondissement : 281 210 contrôles (15,57 %) – 4 366 places payantes – 64,41 contrôles par place
- 3e arrondissement : 276 132 contrôles (15,29 %) – 7 993 places payantes – 34,55 contrôles par place
- 7e arrondissement : 215 371 contrôles (11,93 %) – 6 658 places payantes – 32,35 contrôles par place
- 4e arrondissement : 171 190 contrôles (9,48 %) – 4 956 places payantes – 34,54 contrôles par place
- 9e arrondissement : 124 612 contrôles (6,90 %) – 3 253 places payantes – 38,31 contrôles par place
- 1er arrondissement : 75 475 contrôles (4,18 %) – 2 583 places payantes – 29,22 contrôles par place
- 5e arrondissement : 65 209 contrôles (3,61 %) – 1 598 places payantes – 40,81 contrôles par place
- 8e arrondissement : 59 973 contrôles (3,32 %) – 2 175 places payantes – 27,57 contrôles par place
Total Lyon : 1 805 827 contrôles pour 43 523 places payantes (41,49 contrôles/place).