Par

Julian Doubax

Publié le

29 oct. 2025 à 6h36

Le 23 décembre 2024, Marine Ranson a ouvert son salon de thé Robes de moines dans le nouveau quartier Belvédère à Bordeaux. Malgré une atmosphère reposante et une décoration soignée, son commerce peine à décoller. Moins d’un an après son ouverture, il risque même de disparaître. Le bailleur Alta Belvédère, qui s’occupe de la plupart des commerces implantés dans le quartier, mettrait la pression à la gérante en exigeant une rentabilité rapide. Malgré ce climat anxiogène, la patronne s’accroche pour pérenniser son établissement qu’elle ne veut absolument pas quitter.

Un choix bien précis

Native de Picardie, Marine Ranson est spécialisée dans la torréfaction. Après une étude de marché, elle décide de poser ses valises pour ouvrir son salon de thé dans ce quartier en pleine expansion. Dès le départ, les choses commencent mal. « Il y a eu plusieurs retards de livraison sur le chantier et des malfaçons qui ne m’ont pas aidé. Je suis quasiment partie avec aucune trésorerie », confie la gérante.

Outre ces imprévus, le développement du quartier est aussi mis en cause. « On nous a promis beaucoup de choses qui ne sont pas arrivées. Des grands groupes devaient s’installer au Belvédère mais au final, plusieurs locaux sont encore vacants et cela n’aide pas les commerces de proximité. »

Un bailleur exigeant

Moins d’un an après son lancement, le salon de thé se retrouve alors dans l’impasse. « Je n’arrive pas à honorer tous mes loyers », explique la gérante qui fait face à l’exigence de son bailleur Alta Belvédère. « On veut déjà me remplacer sans me laisser le temps de trouver une solution », indique Marine Ranson en affirmant qu’elle n’est pas la seule enseigne impactée par cette situation.

« Je suis le cas extrême car je suis proche de la fermeture mais les autres commerçants connaissent le même sort avec une pression quotidienne mise par le bailleur. » Contacté par actu Bordeaux, le bailleur indique « que le bail commercial n’a pas été résilié mais qu’une procédure de recouvrement a été engagée afin de régulariser une situation où aucun loyer ni charges n’ont été réglés depuis la prise à bail ».

En attendant, l’enseigne reste ouverte. « Je travaille dur tous les jours. J’essaye de trouver des concepts éphémères pour attirer du monde. Je veux juste négocier un délai pour tenter d’améliorer la situation. »

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Pour la commerçante, baisser le rideau est le dernier souhait. « Je n’ai pas fait tout ça pour rien. Je veux m’accrocher et rester dans le quartier car je crois en mon projet. Même si le quotidien n’est pas simple, je garde le moral », sourit timidement Marine Ranson.

À l’annonce de ses difficultés, la torréfactrice a pu compter sur le soutien des riverains. Une pétition a circulé dans les rues du Belvédère à la mi-octobre pour appuyer le dossier de sauvegarde du commerce. « J’ai la chance d’être bien entourée, les clients ont été super réactifs. Ici, nous sommes une famille et personne ne veut d’un quartier fantôme. » 

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