Par Le Figaro avec AFP
Publié
le 24 avril 2025 à 18h24
Très prescrite dans les troubles bipolaires et la schizophrénie, la quétiapine est victime de l’arrêt pendant plusieurs mois, pour un défaut de qualité, d’une usine grecque qui fournit en temps normal 60% des quantités distribuées en France.
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«La psychiatrie française est déjà à bout de ses moyens et ses professionnels épuisés et en sous-effectifs criants», alerte le collectif, qui demande «des mesures urgentes».
Antipsychotiques, antidépresseurs… «Depuis plusieurs mois, la psychiatrie se trouve particulièrement en difficulté avec des tensions d’approvisionnement récurrentes allant jusqu’aux ruptures , et ce pour des molécules de plus en plus nombreuses», déplore un collectif de syndicats de praticiens hospitaliers. Dans un communiqué, il alerte sur une «situation intenable» de pénuries d’une dizaine de médicaments en psychiatrie qui «s’accentue», réclamant que les causes de cette situation soient «clairement identifiées».
Dans son communiqué, le collectif appelle «les autorités sanitaires, les laboratoires pharmaceutiques et les décideurs politiques à prendre des mesures urgentes pour résoudre cette crise». «La psychiatrie française est déjà à bout de ses moyens et ses professionnels épuisés et en sous-effectifs criants», lancent les signataires. Ils sont plus d’une trentaine , dont les présidents de l’union syndicale Action Praticiens Hôpital (APH), celle de la Psychiatrie (USP), le Syndicat des Praticiens des Hôpitaux Publics (SPHP), la Fédération Nationale des Associations d’usagers en Psychiatrie et des syndicats de pharmaciens.
14 tensions d’approvisionnement et ruptures de stock depuis janvier
Les signataires demandent «une transparence accrue sur les stocks et les approvisionnements de médicaments» et que les causes de ces ruptures soient «clairement identifiées». Ils préconisent «un dispositif incitant les laboratoires fabricants à maintenir l’accès à ces médicaments» et «un soutien renforcé pour les professionnels de santé et les patients affectés par ces pénuries».
Depuis le 1er janvier 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait état de 14 tensions d’approvisionnement et ruptures de stock en médicaments psychotropes, entre autres, la quétiapine, très prescrite face aux troubles bipolaires et la schizophrénie, ou la sertraline, l’un des principaux antidépresseurs. Dans un point de situation publié jeudi, l’ANSM indique que l’activité de l’usine Pharmathen International, en Grèce, qui fournit, en temps normal, 60% de la quétiapine distribuée en France à 250 000 patients, «n’a pas encore retrouvé un niveau normal» après un arrêt de plusieurs mois lié à un défaut de qualité.