Beauregard, Baud-Chardonnet, la Courrouze… Dans n’importe quelle Zac rennaise, il suffit de se balader quelques secondes pour passer, sans transition, d’un banal bloc de béton grisâtre à des petites maisons en métal couleur rouille ou à des collectifs aux allures de La Grande Motte à la sauce rétrofuturiste.
Cette multitude de styles et d’époques tranche avec l’unité globale des grands ensembles des années 60-70 et des zones pavillonnaires des années 80. C’est que tous ces programmes sont souvent réalisés, par un promoteur particulier, en îlot, sans forcément tenir compte de ses voisins. Quitte, parfois, à se marcher sur les pieds. « À Baud-Chardonnet, certains immeubles plongent directement dans les jardins des maisons, déplore Henri-Noël Ruiz, élu d’opposition à la Ville. Les habitants n’ont aucune intimité. »
Quelles sont les garanties demandées par la Ville ?
« Il y a toujours un urbaniste dans une Zac, assure Marc Hervé, adjoint à l’urbanisme. Le bâti est le projet du promoteur-architecte qui doit répondre à l’attente de l’urbaniste de la Ville. Il y a un cahier des charges, qui peut être, selon l’urbaniste, plus ou moins contraignant. »
Quid de l’identité architecturale ?
La Ville, par le biais de l’aménageur Territoires, définit l’identité globale de sa Zac. « Beauregard a une trame bocagère, très champêtre, très végétale, dans laquelle perdurent les anciens chemins ruraux, explique Marc Hervé. Baud-Chardonnet a une identité complètement liée au fleuve. La hauteur permet d’embrasser la Vilaine, de Cesson jusqu’au centre-ville. Pour la Courrouze, on a repris l’esprit de la friche avec une mise en valeur du passé militaro-industriel. »
Quant au côté parfois foutraque, il est quasiment revendiqué. « Rennes, historiquement, c’est un ensemble de constructions différentes avec chacune leur spécificité, rappelle un cadre de l’urbanisme. C’est une sédimentation d’époques différentes. »