Par
Julien Sournies
Publié le
29 oct. 2025 à 11h48
Les gestes de solidarités pleuvent sur les quelque 200 salariés de l’usine de sirops Teisseire à Crolles, près de Grenoble, depuis l’annonce de la fermeture du site de production isérois à l’horizon avril 2026.
Après l’ouverture d’une cagnotte en ligne ou le déploiement d’une banderole de soutien par les supporters du GF38 au stade des Alpes mardi soir, c’est au tour d’un restaurant bien connu des malheureux salariés de protester à sa manière contre la disparition de la célèbre marque de sirops en Isère.
« J’ai de nombreux clients et des copains qui travaillent là-bas »
D’ici à une poignée de semaines, en attendant que la totalité du stock soit écoulée, les bouteilles de sirop Teisseire ne trôneront plus sur les étagères de la brasserie Ekynox, située à l’angle du boulevard de la Libération et de la rue Alfred-Fredet à Brignoud.
Pour le gérant de l’établissement, Mourad Touni, lequel travaillait avec Teisseire depuis plus de 13 ans, cette décision de boycotter la marque coulait de source. « Je me devais de réagir, c’est normal. J’ai de nombreux clients et des copains qui travaillent là-bas, ça me fait mal au cœur de les voir dans cette situation. Il y a clairement de la colère », confie-t-il à actu Grenoble.
« Il y a aussi de l’incompréhension. Pour ma part, j’avais l’impression que l’usine tournait plutôt bien. C’est vraiment malheureux de voir que toutes les usines locales vont aussi mal », poursuit Mourad, citant comme exemple l’industriel ST Microelectronics, concerné par un vaste plan de « remodelage » de sa production.
« On est dans l’optique de travailler local »
Pour le restaurateur, il était inconcevable de continuer à se fournir « avec une entreprise qui ne pense pas au sort de ses employés ». Pour rappel, la production des sirops va prochainement être confiée à Slaur-Sardet, au Havre (Seine-Maritime). « Nous, et même dans le Grésivaudan en général, on est dans l’optique de travailler local », insiste Mourad.
Fort heureusement pour les professionnels isérois en quête d’un nouveau fournisseur de sirops, ces derniers n’auront pas besoin de quitter le département. Comme il l’a indiqué dans une publication sur Facebook, Mourad s’est désormais mis à travailler depuis ce lundi avec la Maison Bigallet, entreprise familiale basée à Val-de-Virieu depuis 1872.
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Et ce dernier de conclure : « Je pense à toutes ces personnes qui ne retrouveront peut-être jamais d’emploi par la suite, c’est triste. Je continuerai à les soutenir jusqu’au bout. »
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