Dans West End Girl, son cinquième album sorti le 24 octobre, la quadragénaire chante sur tous les tons un couple à la dérive.

Il semble loin le temps où la jeune Lily Allen faisait chavirer la pop britannique par sa gouaille. Elle avait du caractère et le nez collé à son téléphone portable. Après le succès fulgurant de Smile (2006) puis de Fuck You (2008), la jeune femme n’a pas déserté les charts mais a surtout occupé les colonnes des tabloïds anglais, avides de détails sur la vie de la fille de l’acteur Keith Allen. Son franc-parler, qui faisait sa singularité, lui a valu une surmédiatisation.

Sept ans après son dernier album, No Shame, assez bien accueilli par la critique britannique, la voilà qui revient avec quatorze titres écrits en une quinzaine de jours : West End Girl. Elle y radiographie un couple marié à la dérive, qui découvre la réalité de leurs rapports entre tromperies et sursauts de jalousie. Toute ressemblance avec l’existence de Lily Allen ne serait pas fortuite. La musicienne s’est séparée, en 2025, de l’acteur David Harbour.


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Paysages sonores divers

Les déconvenues amoureuses servent de carburant à une langue qui se veut mordante (il y a des gros mots) ou mélancolique. Ses états d’âme résonnent sur des paysages sonores divers. Ce grand huit musical passe de la pop minimaliste au funk ou à la samba électronique. Il tombe parfois dans la banalité ou l’autotune, avant de reprendre des couleurs à la faveur d’accents moins attendus. Ceux de Nonmonogamummy empruntent au dancehall jamaïcain.

À 40 ans, Allen ne veut plus être l’enfant terrible de la pop anglaise. Le rôle lui allait trop bien. « Une vie de pop star est le moyen le plus sûr de connaître un certain degré de maladie mentale », assurait-elle. Plusieurs fois, elle a annoncé quitter la scène, avant de trouver des exutoires. Ces dernières années, elle a fait ses débuts au théâtre et animé un podcast pour la BBC, qui a rencontré un vrai succès. À British Vogue, elle affirme ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Celui de l’introspection. « J’ai besoin probablement de parler à mon thérapeute de ma relation avec mon père. »