La Dordogne, sa grotte de Lascaux, sa gastronomie gourmande et son mythe de Cyrano Bergerac. En provenance de ma banlieue rouge, j’ai été invité, la semaine dernière, sur cette terre qui est aussi celle du communisme rural. Un voyage de la France du TER à celle du RER. Deux France que d’aucuns opposent pour faire leur beurre politique.
Deux France qui pourtant subissent la même peur du déclassement, le sentiment d’abandon des services publics et un tissu industriel réduit comme peau de chagrin. On va de l’une de l’autre par la France du TGV avec ses vacanciers pressés et ses cadres supérieurs scotchés à leurs écrans d’ordinateur, un trajet à toute vitesse parmi les vainqueurs de la mondialisation triomphante.
Arrivé sur place, on m’expose les 4 régions naturelles qui divisent la géographie du département : les Périgord noir, vert, blanc et pourpre ! Une terre d’invasion de touristes anglais aussi. Si bien que pour maintenir la vie en dehors des périodes touristiques, il y aurait peut-être des leçons à tirer des Armagnac qui luttaient contre l’influence britannique, pendant la guerre de cent ans. Et sur la carte politique actuelle, on trouve non pas un village d’irréductibles Gaulois, mais des ilots de progrès social et d’émancipation humaine.
À Boulazac-Isle-Manoire, ville de 10 000 habitants, la municipalité allie solidarité internationale, émancipation culturelle, sport de haut niveau pour tous. Boulazac, c’est un jumelage avec un camp de réfugiés palestiniens, une école nationale du cirque, une salle de concert, un club de gymnastique de haut vol et une équipe de basket de 1re division ! Et avec sérieux budgétaire dans une période de vache maigre financière !
À Razac-sur-l’Isle, 2 400 habitants, une ferme maraîchère au nom poétique de l’Ile aux anges a pris place pour nourrir les enfants des écoles et les seniors. À Saint-Capraise-de-Lalinde et ses 500 âmes, là c’est l’audace de la participation citoyenne et de la démocratie directe ! En 2020, dix projets ont été soumis au vote populaire et cinq ont été retenus avec 37 % de participation. À Baneuill et ses 600 habitants, le village est champion du monde du lien social avec 17 associations, un café multiservice et une famille ukrainienne accueillie, dans une France rurale soi-disant repliée sur elle-même.
En terres de Dordogne, un vent progressiste pourrait aussi faire triompher les listes de gauche à Sarlat-la-Canéda et à Bergerac. Mais attention un train peut en cacher un autre, à Sarlat ! Pas avec la 1re adjointe macroniste déguisée sous l’étiquette Place publique, me demande-t-on de préciser. Dans une France rurale qui serait promise au Rassemblement National, nos élus ont du talent et de l’audace. Ils font preuve d’innovation sociale, écologique, mais surtout de résistance au fascisme rampant et au libéralisme ravageur.
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