Rachida Dati le 29 octobre 2025 à l’Élysée.

LUDOVIC MARIN / AFP

Rachida Dati le 29 octobre 2025 à l’Élysée.

POLITIQUE – La bataille pour la mairie de Paris est bel et bien lancée. Fidèle à son franc-parler, Rachida Dati n’a pas hésité, ce mercredi 29 octobre, à charger violemment Gabriel Attal. En marge d’un déplacement dans la capitale, la maire du VIIe arrondissement a été interrogée sur le choix du patron de Renaissance de soutenir l’un de ses concurrents, Pierre-Yves Bournazel.

Le parti présidentiel a en effet annoncé soutenir officiellement le candidat Horizons, la formation d’Édouard Philippe. Un camouflet pour Rachida Dati, réputée proche d’Emmanuel Macron et membre du gouvernement depuis janvier 2024. Mais elle ne laisse rien transparaître et préfère, devant les caméras, se montrer offensive.

« On tend la main à tout le monde. Je n’ai jamais contraint personne à faire campagne avec moi », commence-t-elle par expliquer. Relancée sur le soutien apporté par Gabriel Attal à Pierre-Yves Bournazel, la ministre de la Culture ne retient pas les coups : « Ont-ils envie de gagner Paris ? De changer Paris ? C’est le seul mot d’ordre. J’ai entendu Gabriel Attal dire qu’il ne comprenait pas les décisions du Président. Je suis d’accord avec lui : je n’ai pas compris pourquoi il a été nommé Premier ministre ».

Une attaque très rude (et inhabituelle en public) qui en dit long sur l’ambiance dans laquelle baigne actuellement le « bloc central ». Fracturé de tous les côtés, incapable de se ranger derrière un candidat commun et tiraillé entre plusieurs lignes dans un contexte où les couteaux s’aiguisent en vue de l’élection présidentielle, le camp présidentiel montre de nombreux signes de divisions.

« Attal doit tout à Macron »

Quoiqu’il en soit, le bras de fer entre Gabriel Attal et Rachida Dati vient envenimer la campagne des municipales. « Il faudra qu’il s’explique devant les Parisiens : pourquoi il s’allie à quelqu’un qui appelle à la démission du Président, qui est dans l’opposition au Président ? Gabriel Attal doit tout à Emmanuel Macron », pointe la candidate à la mairie de Paris, en référence aux multiples appels lancés par Édouard Philippe au départ du chef de l’État.

Aller jusqu’à classer Horizons comme étant « dans l’opposition au Président » est en revanche plus que discutable. Aucun député du groupe présidé par Paul Christophe n’a voté la censure du gouvernement Lecornu et continue de s’inscrire pleinement dans la coalition gouvernementale.

Ce n’est pas la première fois qu’un gros désaccord oppose Gabriel Attal et Rachida Dati. En mars 2024, apprenant que son budget risquait d’être touché par les restrictions budgétaires, la ministre de la Culture avait lancé à celui qui était alors chef du gouvernement : « Je vais transformer ton chien en kebab ». « Vous avez sûrement vu dans la presse certains voulaient s’en prendre à mon chien à cause de ça », avait rebondi quelques semaines plus tard Gabriel Attal, visiblement marqué par l’épisode. Le divorce semble cette fois être bien acté.