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Rédaction Métropolitain

Publié le

29 oct. 2025 à 16h55

C’est une première mondiale ! Le CHU de Montpellier, en partenariat avec Canon Medical, a inauguré ce mercredi 29 octobre sa nouvelle salle au cœur du service de radiologie interventionnelle, équipée d’une technologie installée pour la toute première fois dans le monde : l’Alphenix 4D CT / INSIGHT Edition. Derrière ce nom complexe se cache un bijou d’innovation en imagerie interventionnelle. Cette nouveauté devrait offrir des avancées majeures dans le traitement des pathologies digestives et ouvrir des perspectives presque illimitées pour les équipes médicales.

Un monde de possibilités

Cette technologie innovante est conçue pour intégrer les dernières avancées en matière d’imagerie interventionnelle. Elle s’appuie sur une salle multimodale réunissant trois modalités distinctes : l’angiographie (imagerie des vaisseaux sanguins), l’échographie (imagerie par ultrasons) et un scanner mobile sur rails. « Cette salle, ce n’est pas simplement la juxtaposition de trois modalités. Elles communiquent entre elles et partagent leurs images en temps réel », précise le professeur Boris Guiu, responsable du service de radiologie diagnostique et interventionnelle au CHU de Montpellier.

Mais concrètement, qu’est-ce que cela change pour les patients ? Cette technologie permet désormais une prise en charge optimisée au CHU de Montpellier. Cela se traduit par moins de transferts, une précision accrue et une réduction significative des doses reçues, tant pour les patients que pour les équipes médicales. Destinée au traitement des pathologies digestives, elle offre un guidage 3D et 4D exceptionnel, ouvrant la voie à des interventions complexes qui, auparavant, étaient tout simplement impossibles à réaliser.

Pour illustrer l’apport concret de cette technologie, le professeur Guiu a présenté un cas déjà traité grâce à cette nouvelle installation. Il s’agit d’une patiente de 32 ans dont la veine alimentant le foie s’était bouchée, sans cause identifiée. En raison de complications graves, une ponction de 5 à 10 litres devait être réalisée chaque semaine. Envoyée au CHU de Montpellier par celui de Toulouse, après trois tentatives de recanalisation infructueuses, la jeune femme a pu bénéficier d’une intervention d’une grande précision rendue possible par la nouvelle salle, installée depuis août dernier. Aujourd’hui, la patiente ne présente plus d’acide et peut mener une vie normale. Un exemple parlant de la précision et du potentiel considérable qu’offre cette salle multimodale aux équipes médicales.

« Cet équipement nous permet de traiter des patients que nous ne pouvions pas soigner auparavant. Et pour ceux que nous pouvions déjà prendre en charge, nous pouvons désormais le faire plus rapidement et en toute sécurité », explique le professeur Guiu.

Vidéos : en ce moment sur ActuL’IA et le deep learning 

De nos jours, qui dit innovation dit souvent intelligence artificielle. Et cette nouvelle salle ne fait pas exception : l’IA y joue un rôle essentiel, notamment grâce au deep learning.
Cette technologie repose sur des réseaux neuronaux artificiels capables d’apprendre à partir de données et d’améliorer leurs performances au fil du temps. Concrètement, dans ce cas précis, elle permet à la machine de reconnaître automatiquement et en temps réel certains organes, comme le foie, lors d’un scanner. Le deep learning contribue également à améliorer la qualité des images à partir de données précédentes : il augmente la résolution, réduit le bruit visuel et rend ainsi la lecture et l’analyse plus rapides et plus précises.

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Par ailleurs, l’intelligence artificielle apporte une aide précieuse dans la synthèse des fiches médicales des patients. Une fois alimentée en données, elle est capable de proposer des recommandations pour le traitement. « Nous constatons un accord de 63 % avec notre propre perception, dont 51 % correspondent très précisément à nos choix », explique le professeur Guiu. L’IA suggère également des alternatives auxquelles les équipes médicales ne pensent pas toujours. Il existe cependant cinq cas de désaccord marqué entre les recommandations de l’IA et le jugement humain. Après analyse, les équipes se sont rendu compte que dans ces situations, l’IA avait en réalité proposé l’option la plus pertinente sur 80% de ces cas.

Un ensemble d’apports qui fera gagner beaucoup de temps aux médecins et permettra des approches différentes et complémentaires, contribuant ainsi à l’amélioration des soins pour les patients.

Une attractivité renforcée

L’innovation n’est pas une nouveauté au CHU de Montpellier. En 2017, un scanner 4D – l’Infinix-i 4DCT – avait été installé pour la première fois en Europe. Cette année, le CHU a également ouvert les portes de son nouveau SUB (Site unique de biologie) ultra-moderne. Ces exemples illustrent l’exceptionnelle attractivité du CHU de Montpellier, non seulement en France, mais aussi à l’échelle internationale. Pour Anne Ferrer, directrice générale du CHU, cette réussite s’explique par l’engagement des équipes : « Toutes nos équipes ont une forte appétence pour les innovations, car elles participent souvent à l’élaboration de ces nouveaux équipements ou traitements. Nous avons fait le pari d’une recherche de pointe dans un environnement clinique solide, tout en favorisant l’innovation. »

Cette innovation permettra également au CHU de Montpellier de conserver ses équipes médicales, qui voient dans cet établissement un pôle d’excellence. « Cela renforce notre attractivité, explique le professeur Guiu. Les médecins, les manipulateurs radio, et tout le personnel préfèrent rester ici. Cela permet de fidéliser les équipes et de développer des techniques très innovantes. »

Cette inauguration témoigne ainsi de la force du CHU de Montpellier et de sa notoriété internationale.

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