Par
Fabien Massin
Publié le
29 oct. 2025 à 19h08
Il a lui-même exercé la fonction de policier il y a plusieurs années mais à deux reprises, il a donné maille à partir à ceux qui auraient pu être ses collègues, dans une autre vie. Mercredi 29 octobre 2025, un homme de 30 ans aujourd’hui sans emploi a été jugé par le tribunal de Rouen (Seine-Maritime) pour de multiples méfaits, tous commis sur fond d’alcoolisation sévère : violence, rébellion, menace de mort, outrage et apologie de crime et délit.
Un homme menace de se suicider dans le square Verdrel
Les premiers faits remontent au mois d’avril 2025. Un équipage de la police est appelé pour intervenir dans le square Verdrel, où un homme, Tanguy*, menace de mettre fin à ses jours. Il est en état d’ivresse manifeste, les policiers qui interviennent décident de le conduire au CHU afin qu’il soit pris en charge. Mais sur place il refuse et s’en prend aux policiers, qui le conduisent alors au commissariat. Le transfert est mouvementé. Pendant le trajet, Tanguy tente d’attraper le gilet pare-balles d’un fonctionnaire, le véhicule fait un écart.
En garde à vue, il dit ne plus se souvenir de ce qu’il s’est passé, qu’il avait bu une bouteille de vodka. Pour ces faits, il aurait dû être jugé en septembre, sous le régime du « plaider coupable ». Sauf, qu’entre-temps, il a refait des siennes, pourrait-on dire. Fin août, il est aperçu dans le centre-ville de Rouen, du côté de la rue Jeanne-d’Arc et de la rue du Gros-Horloge, en train de tituber. De plus, le bras droit tendu bien haut, il effectue des saluts nazis dans la rue. Le visionnage des images des caméras de vidéoprotection de la ville en atteste.
Coups, crachats et insultes
Les policiers l’abordent mais là encore, Tanguy se montre violent. Il crache sur les policiers et leur délivre un torrent d’insultes et de menaces. « Je vais te mettre une balle dans la tête », lance-t-il à un policier qui intervient. Et là encore, il s’avère qu’il se trouvait dans un état d’alcoolisation particulièrement avancé et dangereux.
L’alcoolisme est d’ailleurs aujourd’hui le principal problème de sa vie, explique Tanguy devant le tribunal : « Je reconnais les faits, j’assume. J’ai un suivi addictologique une fois par mois, mais aujourd’hui, ce que je veux, c’est aller en cure de désintoxication. » Sur les saluts nazis, il se défend de partager cette idéologie.
« Il est en état de détresse absolue »
Dans son réquisitoire, la procureure de la République estime que « s’il a bien un problème avec l’alcool, il en a un aussi avec la violence », et requiert une peine de 8 mois de prison avec sursis, avec obligations de soins addictologiques et psychologiques. « C’est primordial », observe-t-elle à propos de ces derniers points.
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Face à l’alcool « il est en état de détresse absolue », a défendu de son côté l’avocate de la défense.
Au final, le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis (probatoire pendant deux ans, c’est-à-dire qu’au moindre faux pas pendant cette période, c’est direction la prison), avec obligations de soins et de travail.
*Le prénom a été modifié.
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