Plus de dix jours après le «casse du siècle», l’enquête sur le braquage du Louvre livre ses premières avancées. Lors d’une conférence organisée ce mercredi 29 octobre, la procureure de Paris Laure Beccuau a annoncé que les deux hommes interpellés samedi en région parisienne ont «partiellement reconnu les faits» lors de leur garde à vue, qui se termine ce soir. Ces derniers «sont actuellement en cours de présentation devant les magistrats» en vue de «leur mise en examen pour les infractions de vol en bande organisée, faisant encourir la peine de 15 ans de réclusion criminelle», et pour «association de malfaiteurs», faisant encourir la peine de 10 ans en prison, a précisé la magistrate.

Les deux hommes seront ensuite présentés devant un juge des libertés et de la détention, puisque leur placement en détention provisoire a été requis par le parquet, a-t-elle ajouté. «C’est un dossier difficile pour tout le monde», avec un «droit au procès équitable difficile» en raison notamment de son ultramédiatisation, avait souligné plus tôt Nadia El Bouroumi, avocate d’un des suspects en garde à vue. Son client «ressent la pression, il est abattu», avait-elle déploré à l’AFP, confirmant des propos tenus auprès de TF1.

Par ailleurs, la procureure de Paris a annoncé que plus d’une semaine après le vol spectaculaire de huit joyaux de la couronne de France en quelques minutes au musée du Louvre, les bijoux «n’ont pas encore été retrouvés». «Les bijoux ne sont pas encore en notre possession. Je veux garder l’espoir qu’ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement à la nation», a-t-elle exhorté.

«Ces joyaux sont dorénavant bien évidemment invendables. Pour rappel, […] quiconque les achèterait se rendrait coupable à son tour de recel de ce crime», a-t-elle souligné, avant de lancer, comme une suggestion : «il est encore temps de les restituer». Laure Beccuau a par ailleurs précisé qu’il sera «délicat» de restaurer la couronne de l’impératrice Eugénie abandonnée par les malfaiteurs au Louvre.

Enfin, avant de conclure sa brève conférence de presse, la magistrate a précisé que les enquêteurs mobilisés sur ce casse rocambolesque n’excluent pas «la possibilité» d’un groupe beaucoup plus large que quatre malfaiteurs. Et, a contrario d’une information diffusée par certains médias, «rien ne permet» de parler de complicité au sein du musée, a-t-elle tranché.

Pour rappel, vers 9 h 30 le 19 octobre, les membres du commando en question avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d’entre eux, visages masqués, s’étaient hissés avec une nacelle jusqu’à la galerie Apollon. Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l’aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.

Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes. Les investigations, confiées à la BRB et à l’OCBC, mobilisent désormais une centaine d’enquêteurs. Plus «de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés» sur les lieux du cambriolage, selon la procureure de Paris.

Les conclusions de l’enquête administrative sur la sécurité du musée devraient, pour leur part, être dévoilées mercredi soir.

Mise à jour à 17 h 40 avec les déclarations de la procureure de Paris.