Plus question d’être sous tutelle de la France. Les habitants de la Sarre, située à la frontière avec la Moselle, ont rejeté par référendum le destin que les politiques leur préparaient. C’était le 23 octobre 1955, il y a 70 ans. « La question politique cachée du référendum sur un éventuel statut européen de la Sarre était en fait : voulez-vous être de nouveau des Allemands ? », résume Jessica Siebeneich, directrice adjointe du musée historique de Sarrebruck.

En 1945, dix ans et une guerre après la fin de l’occupation française de la Sarre (lire l’encadré ), les militaires français remplacent leurs homologues américains dans ce qui est devenu une partie de la zone d’occupation française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. « Remettre la main sur la Sarre était un moyen d’obtenir des réparations en exploitant ses ressources minières », glisse Cyrille Schott, ancien préfet et ancien directeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, émanation du…