Au moment de présenter les caractéristiques de cette nouvelle arme, Vladimir Poutine n’a pas été avare en compliments. “En matière de vitesse et de profondeur d’action, il n’y a rien de semblable au monde à cet engin sans pilote, s’est enorgueilli le président de la Fédération russe, dont The Washington Post relaie les propos. Il est peu probable de voir apparaître quoi que ce soit de similaire dans un avenir proche. Et il n’y a aucun moyen de l’intercepter.”
Le prototype en question qui, selon les mots prononcés par le chef du Kremlin mercredi 29 octobre, a été testé avec succès mardi, s’appelle “Poséidon”. Un nom, celui du dieu de la mer de la Grèce antique, qui n’a pas été choisi au hasard, puisque l’on parle là d’un drone sous-marin à capacité nucléaire.
“Selon les médias russes, précise le quotidien de la capitale américaine, le Poséidon est conçu pour atteindre une vitesse maximale de 200 km/h, soit une vitesse nettement supérieure à celle des torpilles ou des navires de guerre existants.” L’arme en question, complète de son côté The New York Times, “est conçue pour échapper aux défenses et provoquer un tsunami suffisamment puissant pour dévaster une ville côtière”.
“Poutine est revenu à sa rhétorique nucléaire”
Du côté de la presse d’outre-Atlantique, le timing de l’annonce de Poutine laisse peu de doute sur les intentions du président russe : ce dernier a voulu lancer un message à Donald Trump. Dimanche 26 octobre, déjà, rappelle d’ailleurs le quotidien progressiste, “Poutine avait annoncé que la Russie avait testé avec succès le missile nucléaire Bourevestnik à capacité nucléaire et se préparait à le déployer”. Une déclaration qui était survenue quelques jours après l’échec d’un sommet prévu entre le leader russe et son homologue américain, Trump affirmant ne pas vouloir “perdre son temps”.
Depuis ces paroles du locataire de la Maison-Blanche, analyse également le Washington Post, “Poutine est revenu à sa rhétorique nucléaire”, le chef du Kremlin ayant probablement voulu aussi riposter aux mesures de Trump qui, le 22 octobre, a lancé ses premières sanctions majeures contre la Russie depuis son retour au pouvoir.
Lundi 27 octobre, Trump avait réagi aux annonces de Poutine sur le missile Bourevestnik en critiquant le président russe et en qualifiant les essais d’un missile à propulsion nucléaire d’“inappropriés”, avant d’exhorter le Kremlin à se concentrer plutôt sur les pourparlers de paix. Un “conseil” qui n’a visiblement pas produit l’effet escompté.