Longtemps condamnées à l’exode et à l’oubli, les campagnes européennes cherchent un second souffle. De la Toscane à la Carélie, dans les hameaux désertés, des écoles rouvrent, des bars deviennent maisons de services, et des maisons abandonnées trouvent de nouveaux habitants. Face au déclin démographique, des maires, des artisans et des familles inventent d’autres façons de vivre et de travailler au grand air.

[Cet article est extrait du no 1826 de Courrier international, “Campagnes. Le champ des possibles”, en vente du 30 octobre au 5 novembre 2025]

Tout en promenant son chien dans les rues de Molezuelas de la Carballeda, Nicolas de la Fuente, 92 ans, se souvient de l’âge d’or de ce village agricole. “Nous avions tout, raconte-t-il. Il y avait cinq troupeaux de moutons, de 500 bêtes chacun. Et deux troupeaux de 600 chèvres. On avait aussi des vaches, 200 ou 300. Et puis des chevaux et des poules.”

Cette grandeur pastorale appartient désormais au passé. L’activité économique a presque disparu ici. Et le village isolé, aux murs de pierres et aux portes non verrouillées, n’est plus qu’un désert. La moyenne d’âge y est de 70 ans, contre 47 auparavant, ce qui en fait la municipalité la plus âgée de Zamora, province du nord-ouest qui est aussi le cœur de ce qu’on appelle l’“España vaciada”, l’“Espagne vide”. “Maintenant, il n’y a plus rien, résume de la Fuente. Tout est fini.”

La désertification des campagnes ne date pas d’hier dans les régions du sud et de l’est de l’Europe. Mais dans de nombreux endroits, la tendance devient une question de survie, et elle se propage sur tout le continent, n’épargnant aucun pays. Les zones rurales bien reliées aux villes et aux métropoles s’en sortent mi

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Financial Times (Londres)

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