Les statistiques ne parleront encore une fois pas en sa faveur, dans la possession (21%), le nombre de tirs tentés (23 à 8) ou de ballons touchés dans la surface adverse (43 à 8), mais la recette que sert le Gym à ses adversaires depuis le déclic monégasque, fait décidément miracle.

Car elle lui a permis de mettre un troisième gros d’affilée à son tableau de chasse.

Après Lyon et Rennes, c’est Lille qui a buté sur le bloc niçois, aussi bas que compact, et été puni ensuite.

Il aurait fallu bien plus de justesse aux talentueux Igamane et Fernandez-Pardo pour fissurer le mur formé par la charnière de 20 ans de moyenne d’âge Mendy-Bah-Oppong et tous les autres autour.

Une défense jeune mais redoutable

Encore sacrément vaillants et intelligents dans leur manière de défendre à défaut d’être brillants avec le ballon, les Aiglons font preuve depuis plusieurs matchs d’une efficacité assez remarquable dans les deux surfaces.

A l’image d’un Yéhvann Diouf très dominant dans les airs et d’un Sofiane Diop, ultra-décisif avec un 6e but en cinq matchs, sur une panenka qui résume assez bien son niveau de confiance.

Un brin de réussite pour faire la différence

En prime, le Gym est porté par une certaine réussite. Il en faut et elle se mérite. Arnaud Bodart, qui avait remplacé au pied levé le gardien n°1 Berke Özer malade, lui a par exemple fait un beau cadeau en fauchant Kevin Carlos, sur une action qui n’avait aucune chance d’aller au bout puisque Ngoy protégeait le ballon.

Nice, privé de plusieurs éléments majeurs (Dante, Cho, Clauss…), n’a pas manqué l’occasion de passer devant et s’il a encore beaucoup subi, il n’a pas particulièrement souffert ensuite pour le rester face à ce qui était avant le match la meilleure attaque de L1.

« Si je suis dominé tous les week-end comme ça, ça me va. Parce que je trouve qu’on n’a pas concédé beaucoup de choses. On n’a pas forcément les armes pour se battre pour la possession, surtout contre un adversaire du calibre de Lille. Mais on s’est senti solide », débriefait Haise après coup.

Un banc décisif

La deuxième mi-temps a quand même d’abord un peu trop ressemblé aux 30 dernières minutes aperçues quatre jours plus tôt en Bretagne avec une équipe niçoise acculée dans son camp et trop imprécise techniquement pour en sortir.

Mais le Losc a été brouillon et les changements opérés par l’entraîneur niçois payant. Boudaoui et Louchet ont permis de desserrer l’étreinte. Sanson et Jansson ont, eux, pris une petite revanche personnelle, le premier décevant contre Vigo a offert une superbe passe décisive au second, qui n’avait plus joué depuis un mois et s’est offert son tout premier but sous les couleurs niçoises.

Le moment était bien choisi, sous le cœur rendant hommage aux victimes de l’attentat de Nice et lors d’une 86e minute qui avait été malmenée par l’arbitrage 10 jours plus tôt…

Sofiane Diop, le facteur X de l’OGC Nice, ici devant le Lillois Benjamin André la saison dernière.

C’était déjà un soir de victoire, car le Gym vient d’en enchaîner trois en championnat, malgré ses absents (encore 7 hier) et ses limites, auxquelles Franck Haise a eu l’intelligence de s’adapter pour tirer le maximum de son effectif.

Ce n’est pas flamboyant, et assez loin du football entrevu la saison dernière, mais c’est pour le moment diablement efficace à un moment de la saison où les Aiglons avaient grandement besoin de confiance.

Avec 10 points pris sur 12 possible, Nice avance à un rythme soutenu qui a surpris tout le monde au vu du programme en haute altitude qui lui était proposé.

Paris, qui arrive samedi, est un col hors catégorie, qu’il va sans doute essayer de gravir le souffle court et sur les rotules. Mais sa victoire au Parc l’an dernier avait été l’un des sommets de sa saison et ce ne serait pas le premier pronostic déjoué par le Gym.