La vape ne jouit plus de l’image entièrement saine qu’on lui prêtait il y a encore quelques années. Associée à un risque plus élevé de développer un prédiabète, on sait également qu’elle endommage l’ADN et que le vapotage passif est nocif pour les enfants. Très efficace pour se sevrer de la cigarette, c’est l’une des raisons pour lesquelles elle séduit de nombreuses femmes enceintes, désireuses de ne pas exposer leur enfant au tabac inhalé.
Selon des chercheurs de la Duke University School of Medicine, le vapotage pourrait tout de même nuire gravement au développement du fœtus. Ce, même si les liquides consommés ne contiennent pas de nicotine. Leur étude a été publiée le 28 août dans la revue Nature Communications Medicine.
Le placenta, première victime de la cigarette électronique
Ces effets n’ont été observés, pour le moment, que sur des souris gestantes, exposées à la nicotine contenue dans la vapeur dégagée par les cigarettes électroniques.
Les analyses menées à différents stades de la gestation ont montré un ralentissement du développement fœtal et un amincissement du tissu placentaire. Cette détérioration pourrait interférer avec la bonne transmission des nutriments (acides aminés, glucose) et de l’oxygène, éléments essentiels à la croissance embryonnaire. Selon les auteurs, les conséquences à long terme pourraient ressembler à celles d’une malnutrition précoce, connue pour augmenter le risque de maladies métaboliques et cardiovasculaires chez l’adulte.
Des effets observés également lorsque les liquides ne contenaient pas de nicotine ; le taux de fausse couche augmentait considérablement chez les souris observées. Margeaux Marbrey, autrice principale et professeure adjointe au département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université Duke, explique : « Nos travaux montrent clairement que les cigarettes électroniques, qu’elles contiennent ou non de la nicotine, sont extrêmement toxiques pour le bébé pendant la grossesse ». Elle ajoute qu’« elles ne doivent en aucun cas être utilisées pendant cette période ».
Rien n’indique pour le moment que cette toxicité serait semblable chez l’être humain, mais les modèles murins restent tout de même des indicateurs très fiables dans le secteur biomédical. Les souris partagent avec nous beaucoup de points communs (échanges placentaires, mécanismes de croissance in utero, fonctions métaboliques, etc.), ce qui signifie que les observations de ces chercheurs ne devraient pas être ignorées. « Notre recherche met en lumière une vérité essentielle : ces dispositifs sont toxiques », affirme Margeaux Marbrey. L’affirmation peut sembler un peu excessive au regard du protocole de test adopté par l’équipe, mais elle rejoint un consensus scientifique qui se durcit de plus en plus concernant la vape et ses effets secondaires. Attendons de voir si une prochaine étude viendra confirmer ou infirmer les conclusions de celle des chercheurs de Duke, mais dans le doute, mieux vaut peut-être s’abstenir.
- Des chercheurs américains alertent sur les effets potentiellement nocifs du vapotage pendant la grossesse, même sans nicotine.
- Leurs travaux sur des souris montrent un ralentissement du développement du fœtus et une altération du placenta, suggérant un risque de carences pour l’embryon.
- Faute de preuves humaines, la prudence reste de mise : les scientifiques appellent à éviter totalement la cigarette électronique durant la gestation.
📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.