Par

Zoe Hondt

Publié le

30 oct. 2025 à 12h04

Olivier Sabau n’aurait pas pu rêver mieux comme cadeau d’anniversaire. À quatre jours de ses 50 ans, il apprend que son portrait figure dans le livre du célèbre photographe Yann Arthus-Bertrand. France, Un album de famille, paru le 1er octobre dernier, illustre 1 000 Français dans leur tenue de travail ou du quotidien. Olivier, originaire de Lille (Nord), est donc le visage de la région et celui des 220 000 électriciens de France. Il se confie sur cette expérience « extrêmement positive », marquée par « une connexion » avec l’artiste à la renommée internationale. Entretien.

Comment avez-vous fait pour participer à ce projet ?

Je suis passionné de photo et d’image depuis 30 ans, donc Yann Arthus-Bertrand est quelqu’un que j’apprécie beaucoup depuis très longtemps. J’ai vu une publication dans la presse locale qui disait qu’il posait son studio à Marcq-en-Barœul, pour prendre les Français en photo. Il y avait les coordonnées donc j’y suis allé. J’ai d’abord eu un rendez-vous avec son équipe. Je leur ai expliqué mon parcours, ce que ça représentait pour moi et ils m’ont présélectionné.

Comment s’est passé le shooting photo ?

C’était très organisé et timé. Chacun avait un créneau horaire et on était trois ou quatre par créneau, à attendre en file indienne. C’était dix minutes par personne. L’objectif était : « Venez comme vous êtes, avec toutes vos affaires comme au quotidien. » Tout le monde était heureux. Il y avait des artistes, des gens avec leurs animaux… c’était une immense liberté de faire ça. On a composé ensemble dans les sourires, la bonne humeur, la bienveillance et la passion. Finalement, j’y ai passé la journée.

Yann Arthus-Bertrand est resté scotché par mes équipements, comme l’exosquelette qui est une grosse innovation technique. On a beaucoup discuté, une connexion s’est faite entre nous. Je lui ai offert des bières de la région et on a déjeuné ensemble. Il y avait tellement d’amour et de plaisir… d’autres gens sont aussi restés plus longtemps avec l’équipe.

Considérez-vous ce portrait comme une manière de valoriser votre métier ?

Bien sûr. J’aime mon métier, c’est une reconversion que j’ai entamée il y a trois ans. C’est un choix de seconde vie. Avant je travaillais dans l’événementiel à la télévision, mais c’était déjà un métier d’électricité dans la technique et la vidéo. J’avais fait le tour et besoin de décider seul. Aujourd’hui, j’ai une liberté d’expression, de choix et de décision tout en gardant l’humanité du quotidien. C’est mon ADN.

Cette reconversion a-t-elle été difficile pour vous ?

C’était déjà en moi. Je suis fils d’artisan, mon père m’a beaucoup appris. Il fallait juste attendre que le Covid passe et que la réflexion se pose. J’avais besoin de réfléchir à ma vie, mes envies, mes convictions. Je suis quand même jeune entrepreneur à 50 ans, c’est un parcours de vie assez atypique. Tout le monde peut se reconvertir et bifurquer dans sa vie. Je veux crier haut et fort qu’il faut croire en ses rêves et se battre pour les vivre.

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Quelle a été votre réaction lorsque vous avez su que votre portrait figurerait dans le livre ?

C’était dingue ! Je l’ai su quatre jours avant mon anniversaire. J’ai ma photo parmi 1 000 portraits, métiers et parcours de vie. C’est tellement de joie d’avoir participé à ce projet, mais aussi une immense responsabilité. Je représente 220 000 électriciens en France. Ça reste très positif car c’est totalement en phase avec ce que je suis aujourd’hui : mes convictions et ma passion de transmettre.

Comment vos proches ont-ils réagi ?

De manière globale, ils sont très contents pour moi mais ils se rendent compte aussi de l’aspect humain derrière. Mes enfants ne regardent pas pendant deux heures la photo de papa. Ils regardent les autres portraits de gens souriants, heureux. On était tous rassemblés autour du même projet.

Que retenez-vous de cette expérience ?

J’en retiens quatre grands messages : l’amour de l’artisanat et de l’entreprenariat, la passion de la technique, croire en ses rêves et vivre avec ses convictions.

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