Par
Clémence Pays
Publié le
30 oct. 2025 à 18h34
À L’Agronaute, au milieu des plantations, de la céramique ou encore de l’atelier de bois partagé, se cache un coin un peu plus chaud que les autres. C’est l’atelier d’Hans Gancille. Dans son laboratoire, qu’il partage avec La Sauge, il s’adonne à la préparation de sauces piquantes. « Le 2 décembre [2025], ça fera trois ans que j’ai lancé mon activité », annonce le Nantais.
C’est d’abord en parallèle de son travail « dans l’écologie et la valorisation des déchets » qu’Hans Gancille commence à commercialiser ses créations. Après presque deux ans à jongler entre ses deux activités, le jeune homme décide de se consacrer à temps plein à son entreprise La Sauce Piqu’Hans.
Créer une alternative locale
Les sauces, il en fait « depuis longtemps ». « Je suis cuisinier amateur. Je crée mes propres recettes », explique celui qui a fait de son hobby son métier.
J’aime le piment, je trouve que ce n’est pas assez connu. À l’époque [où La Sauce Piqu’Hans a été lancée, NDLR], il n’y avait que trois au quatre marques de sauce piquante en France. Et il n’y avait pas d’alternative locale.
Hans Gancille
Créateur de La Sauce Piqu’Hans
Depuis 2022, Hans Gancille a développé différentes sauces, plus ou moins fortes pour s’adapter à tous les palais. Il propose douze à treize gammes en simultané. « Les recettes tournent selon les saisons. Par exemple, j’ai une sauce au citron meyer, je ne la fais qu’en hiver parce que c’est la période où cette variété de citron est la meilleure. »
L’entrepreneur aime aussi créer des éditions limitées, comme Larme de citrouille, pour Halloween. Il collabore également régulièrement avec d’autres artisans. De ces associations sont nées une sauce piquante à la bière, avec Tête Haute ; une bière au piment avec Nautile ou encore la fameuse sauce au citron meyer, avec Le Cellier, traiteur de la rue Maréchal Joffre.
« J’aime bien faire des collab’ avec des artisans qui m’inspirent et puis, on peut tout faire avec le piment ! »
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Des piments de Loire-Atlantique
Ce qui compte aussi pour Hans Gancille c’est « l’engagement écologique ». Pour cela il privilégie les circuits courts pour s’approvisionner. « Le vinaigre vient des vergers des Côteaux nantais à Vertou. Pendant la pleine saison, de juillet à décembre, j’utilise des piments cultivés à Mauves-sur-Loire et à Carquefou« , énumère le saucier.
Et quand il n’y a plus de piments ligériens, « cela peut venir d’un peu plus loin, de France ou d’Espagne, par exemple ». Mais, Hans Gancille l’assure, les fruits qu’il utilise sont « à 95% français », l’idée étant d’avoir « un sourcing le plus qualitatif possible ».
Citron, citrouille, café… Les goûts sont variés et changent au fil des saisons. (©Clémence Pays/actu Nantes)
Pour distribuer ses sauces aux quatre coins de Nantes, l’entrepreneur garde en tête cet engagement pour l’environnement. « Je fais mes livraisons à vélo. »
Une méthode qui lui a valu de pédaler sur 7 000 km en 2024. « Cette année, je vais atteindre les 10 000 kilomètres », sourit Hans Gancille. « C’est un gain de temps pour les livraisons dans les rues piétonnes par exemple. Et puis je me paye pour faire du vélo, c’est trop cool », plaisante le Nantais.
De la production à la vente
Depuis qu’il vend des sauces piquantes, Hans Gancille a remarqué « une évolution » dans la consommation des produits pimentés. « Au début, mes clients étaient surtout issus de la communauté africaine ou asiatique. Maintenant, tout le monde en prend. C’est marrant. »
Il y a eu un gros phénomène Hot Ones(1). Je ne cherche pas à surfer sur une trend(2). Je veux proposer des saveurs originales, goûteuses. Sans être dans la démonstration de force sur le piquant.
Hans Gancille
Fondateur de La Sauce Piqu’Hans
Seul aux commandes de son entreprise, Hans Gancille ne s’impose pas « un objectif de croissance absolu ». « Je veux conserver ma liberté de création. » D’autant que pour chaque nouvelle recette, il est aussi seul pour imaginer le design des étiquettes, conditionner les sauces, les livrer… « Il faut tout gérer. »
En plus des commandes qu’il livre à vélo ou en colis, Hans Gancille consacre une partie de son temps à la vente en directe sur des marchés d’artisans et de créateurs. « En décembre, je vais passer trois semaines sur L’Autre Marché, cela demande un gros travail en amont », note le saucier. Une belle occasion d’aller à la rencontre des amateurs de La Sauce Piqu’Hans !
(1) Hot ones : interview présentée par Kyan Kojandi, qui consiste à poser des questions tout en goûtant des sauces piquantes plus ou moins fortes.
(2) Trend : tendance, mode.
Infos pratiques :
Pour acheter les sauces Piqu’Hans, rendez-vous sur le site internet pour commander et se faire livrer, ou dans l’un des commerces revendeurs (liste en cliquant ici).
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