La France a connu à peine plus d’ouvertures et d’extensions de sites industriels que de fermetures et réductions lors de la première moitié de l’année 2025, une « baisse notable » par rapport à la fin 2024, selon le baromètre industriel du ministère de l’Économie publié ce jeudi 30 octobre.

44 ouvertures, 82 fermetures

La direction générale des entreprises (DGE), service de Bercy, a recensé 44 ouvertures de sites et 86 « extensions significatives » contre 82 fermetures d’usines et 39 « réductions significatives », soit un solde net de + 9.

En ne comptant que les ouvertures et fermetures, la France a perdu 38 sites industriels sur les six premiers mois de 2025. « Après des tendances très positives observées en 2022 et 2023 », 2024 a enregistré « un ralentissement de la dynamique de réindustrialisation », a indiqué le service de Bercy dans un communiqué ce jeudi. « Au premier semestre 2025, la France continue d’ouvrir et d’agrandir plus d’usines qu’elle n’en ferme ou n’en réduit, mais le ralentissement se poursuit avec un solde net d’ouvertures et d’extensions de + 9, une baisse notable par rapport à la deuxième partie d’année 2024 (+ 48) », dit encore Bercy.

« Poursuivre l’effort national »

En 2024, ce baromètre avait recensé un solde net de -5 usines, qui passait en positif si on y ajoutait les transformations significatives de sites industriels existants, à + 89 sites. Ce dernier indicateur était toutefois moitié moins important qu’en 2023. « Face à une dynamique qui toutefois se stabilise, la France œuvre pour renforcer les stratégies communes européennes pour préserver nos intérêts industriels, notre indépendance et nos emplois », affirme jeudi le ministère de l’Économie dans son communiqué. « Le gouvernement entend poursuivre l’effort national en faveur de la compétitivité de nos entreprises ».

La tendance confirme celle mise en évidence par un indicateur plus ancien, mené par le cabinet spécialisé Trendeo. Les chiffres du premier semestre 2025 avaient été publiés début octobre, et le solde entre ouvertures et fermetures d’usines est « en négatif depuis le deuxième semestre 2024 », avec 25 usines perdues au premier semestre 2025, selon cette source. « La fragilité de la situation actuelle vient du fait que les filières qui étaient censées représenter le renouvellement du tissu industriel (véhicule électrique, énergies nouvelles) sont elles aussi concurrencées, fortement, tandis que la pression sur les industries plus traditionnelles ne s’est pas réduite », analysait Trendeo.