Nouvel embarras pour le gouvernement du premier ministre britannique Keir Starmer: sa ministre des Finances Rachel Reeves est dans la tourmente après avoir manqué à une obligation légale pour la location de sa maison londonienne, à quelques semaines de la présentation du budget.

• À lire aussi: La police de Londres renonce à enquêter sur certains propos haineux

• À lire aussi: Le Royaume-Uni débloque plus de 20 millions d’euros d’aide humanitaire pour Gaza

• À lire aussi: Grande-Bretagne: le gouvernement veut durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour permanent

L’affaire a été révélée mercredi par le tabloïd Daily Mail. À suivi la publication dans la nuit de mercredi à jeudi d’une lettre d’explication de l’intéressée où elle affirmait que son oubli de demander une licence pour louer sa maison était une «erreur par inadvertance».

«Dès qu’elle a été portée à mon attention, nous avons immédiatement demandé la licence», a-t-elle écrit, avant d’ajouter: «Je m’excuse sincèrement pour cette erreur».

Mme Reeves a mis sa maison en location lors de sa nomination aux Finances à l’été 2024.

Le premier ministre Keir Starmer lui a immédiatement apporté son soutien, jugeant une enquête inutile, après avis de son conseiller indépendant chargé des questions éthiques.

Quelques heures plus tard, le porte-parole de Downing Street a indiqué que de «nouvelles informations» étaient apparues lors de «l’examen de courriels envoyés et reçus par le mari» de Rachel Reeves.


AFP

Publiés dans la foulée par Downing Street, ces derniers semblent dédouaner la ministre et son époux.

Il s’avère que si le couple était bien au courant de la nécessité d’obtenir cette licence, l’agent immobilier responsable de la mise en location de leur bien leur avait proposé de s’en charger.

«Je ferai la licence sélective une fois que le nouveau locataire aura emménagé, je n’ai pas besoin de le faire pour l’instant», a-t-il écrit à l’époux de Mme Reeves.

Malgré ces courriels, l’opposition conservatrice, qui avait appelé plus tôt à une enquête, continuait à la réclamer.

«Ayant été prise en défaut, la chancelière tente maintenant de rejeter la faute sur les agents immobiliers, mais Reeves n’a jamais vérifié auprès d’eux que la licence avait été demandée ni vérifié qu’elle avait été accordée», a dénoncé jeudi soir un porte-parole du parti.

Cette affaire s’ajoute à une longue série de révélations embarrassantes pour le dirigeant travailliste. Début septembre, sa vice-première ministre et ministre du Logement Angela Rayner a déjà dû démissionner pour une «erreur» fiscale.

Quelques jours plus tard, il a limogé son ambassadeur aux États-Unis, Peter Mandelson, rattrapé par son amitié avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein.

Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet 2024, est aussi quasi quotidiennement dans le collimateur pour sa politique migratoire.

Le week-end passé, le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, en tête dans les sondages, a fait ses choux gras de la libération par erreur d’un demandeur d’asile éthiopien arrêté pour agressions sexuelles.

Rattrapé, l’homme a été expulsé vers l’Éthiopie.

Le cas de Mme Reeves intervient au pire moment, alors que les médias britanniques ne cessent de spéculer sur les mesures impopulaires qu’elle pourrait annoncer fin novembre lors de la présentation du budget, dont de possibles hausses d’impôts pour les salariés.