A première vue, le calcul est simple. A l’issue de la vaste consultation qui se termine aujourd’hui, seule l’UDC s’oppose au paquet d’accords avec l’Union européenne. Le Conseil fédéral est ainsi très largement soutenu. Dont acte.

Mais… Car il y a un mais. Beaucoup de mais, à vrai dire. Il y a ceux de la gauche, qui demande une protection contre les licenciements pour les délégués syndicaux. Il y a ceux du Centre, dont le président – «pas emballé» – a émis une série de revendications, notamment liées à l’immigration. Il y a aussi ceux d’une minorité du PLR, qui vit mal la reprise dynamique du droit européen. Et puis il y a les cantons, qui veulent qu’on respecte leurs spécificités. Les paysans, qui entendent conserver une autonomie totale en matière alimentaire. Ou encore l’USAM, dont le communiqué frileux exprime la crainte d’un monstre bureaucratique.

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Des accords sur mesure

En clair, c’est oui aux accords, mais tout le monde les veut sur mesure. Autant dire que ça ne sera pas possible. Selon le bon vieux principe du beurre, de l’argent du beurre et de la crémière. Comme si l’accès au marché européen pouvait se faire sans concession aucune. Et si les débats sous la Coupole se transforment en marchandage de tapis du côté des partisans des accords, ils risquent bien de se tirer une balle dans le pied.

Parce que dans le camp des opposants, il n’y a pas de mais. C’est un non catégorique. Avec un message limpide, martelé depuis des semaines, voire des années, et qui n’a pas pris une ride: pas de soumission, pas d’adhésion. Même si ça n’est pas le sujet ici. Avec une revendication supplémentaire: que le vote se fasse à la majorité du peuple et des cantons. Dit autrement, que l’acceptation populaire soit plus difficile à obtenir.

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Sur ce point également, les partisans de ce paquet d’accords avec Bruxelles, ceux qui estiment qu’ils seront bénéfiques aux citoyens de ce pays, à l’économie de ce pays, dans les temps bousculés que nous vivons, doivent arrêter de jouer aux enfants gâtés. Prendre clairement position pour la majorité simple, comme le veut la Constitution, serait déjà un très bon début. Car la campagne sera longue et difficile. Mettre toutes les chances de leur côté ne serait pas un luxe. En cela, le manque d’enthousiasme affiché en cette fin de consultation est inquiétant.