NBA: avec 17 points de Toumani Camara, Portland s’impose de justesse dans l’Utah

Autre statistique marquante : chaque franchise compte au moins un joueur étranger dans son effectif. Des chiffres qui permettent de mesurer la dimension globale prise par la NBA, reflet de la mondialisation et fruit de sa stratégie expansionniste commencée à la fin des années 80, sous l’impulsion de son légendaire et regretté commissionnaire David Stern, qui a ouvert la NBA au monde.

La NBA d’abord américano-centrée

Parce qu’il faut rappeler que la Grande Ligue US n’a pas toujours été exemplaire en matière d’ouverture. Elle était même très américano-centrée jusqu’à la fin des années 70, où seulement huit joueurs non-américains avaient effectué leurs débuts en NBA, d’après le site QI Basket.

Empêtrée dans des affaires de drogues et de matchs truqués, entre autres, la Ligue US pâtissait d’une mauvaise image et ne parvenait pas à remplir ses salles. Mais David Stern, devenu boss de la NBA en 1984 — la même année que la Draft de Michael Jordan —, a su nettoyer et exporter la marque NBA. Aidé, il est vrai, par le numéro 23 des Bulls et une génération US dorée, sur laquelle il a su capitaliser en permettant, pour la première fois de l’histoire, à des pros d’aller aux JO en 1992. La Dream Team écrasait tout à Barcelone et la NBA laissait au passage sa carte de visite à l’Europe.

Nowitzki, Parker et Gasol ont ouvert la voie

Et il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour voir les premiers fruits de cette stratégie tomber. Dès la fin des années 90 et au début des années 2000, les premières légendes européennes naissaient en NBA, avec Nowitzki, Parker et Gasol, entre autres.

David Stern avait compris que le succès de sa Ligue reposait sur l’internationalisation des effectifs afin d’aller séduire le marché européen et mondial. Une conquête qui a permis de vendre des droits TV à l’international par le biais de ces stars, étendards de la NBA dans leur pays. Ajoutons à cela tout le merchandising (produits dérivés) et l’on obtient une marque internationale et puissante.

Les enfants rêvent d’Amérique

La Ligue US a grandi avec son temps et est devenue « the place to be » pour les basketteurs du monde entier, qui rêvent plus de NBA que de Coupe du monde avec leur pays ou de gloire avec le club de leur ville d’origine. Ce n’est pas pour rien si les jeunes rejoignent de plus en plus tôt les USA via les facs, comme Toumani Camara et Ajay Mitchell, par exemple.

18 points de moyenne, 5 succès de rang: le Liégeois Ajay Mitchell réalise un début de saison de feu en NBA (vidéo)

L’avenir de chaque talent du basket européen et mondial s’inscrit aux US. Parce que le salaire et le niveau de jeu y sont de facto meilleurs, et que la réussite d’un joueur se mesure à l’aune de ses performances en NBA.

Il faut dire aussi que les gamins européens ont grandi en voyant leurs idoles nationales réussir au pays de l’Oncle Sam. Les exploits de Tony Parker dans les années 2000 et 2010 ont sans doute joué un rôle dans le fait que Wemby et 18 de ses compatriotes garnissent aujourd’hui les effectifs de NBA, par exemple. Un record pour l’Hexagone, premier exportateur européen dans la Ligue US.

SAN ANTONIO, TX - OCTOBER 26: Victor Wembanyama #1 of the San Antonio Spurs controls a pass against the Brooklyn Nets iin first half of a game at Frost Bank Center on October 26, 2025 in San Antonio, Texas. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and or using this photograph, User is consenting to terms and conditions of the Getty Images License Agreement.   Ronald Cortes/Getty Images/AFP (Photo by Ronald Cortes / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)Victor Wembanyama et 18 de ses compatriotes garnissent aujourd’hui les effectifs de NBA. ©2025 Getty ImagesNBA Europe : fruit de son internationalisation

Car, malgré le départ de David Stern en 2014, la NBA continue, par l’intermédiaire de son nouveau boss Adam Silver, sa stratégie d’expansion à l’international. Les tournées d’avant-saison au Moyen-Orient ou en Asie en sont la preuve, tout comme les matchs NBA de saison régulière délocalisés sur le territoire sud-américain ou en Europe. Continent sur lequel la Ligue US espère poser ses valises dans un futur proche, histoire de s’internationaliser un peu plus encore…